La firme française a inauguré en grande pompe son usine d’Oran.
Il s’agit tout d’abord d’un simple assemblage de Dacia Logan sous le nom de Renault Symbol.
En présence du PDG Carlos Ghosn et du Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal, Renault a inauguré lundi 10 novembre son usine d’Oued Tlelat (Oran). Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius et celui de l’Economie Emmanuel Macron assistaient à la cérémonie. L’usine, qui produira la Dacia Logan II en version mieux équipée et un peu plus "huppée" sous le nom de Renault Symbol, comporte une ligne de production d’une capacité initiale de 25.000 véhicules par an. Une deuxième phase à 75.000 véhicules est envisagée et comportera une plus grande intégration ainsi que de la tôlerie et de la peinture.
L’usine algérienne est aujourd’hui, en effet, une pure usine d’assemblage. L’essentiel des pièces provient du site roumain Dacia de Pitesti. Cela représente plus de 220 conteneurs en provenance du port de Constantza (Roumanie) par semaine. A partir de la commande, huit semaines s’écoulent avant que les pièces soient réceptionnées et disponibles pour être montées dans l’usine d’Oran.
Dures négociations
La lettre d’intention pour cette usine avait été signée en mai 2012… après de longues et difficiles négociations. Renault avait notamment manifesté son désaccord sur la localisation du site initialement imposées par les autorités algériennes. Renault voulait être à proximité d’un port, ce qui est finalement le cas. Alger mettait aussi la pression en faisant jouer la concurrence.
La co-entreprise locale est majoritairement aux mains de la partie algérienne. Renault ne possède que 49% de la société "Renault Algérie Production". L’usine a représenté un investissement de 50 millions d’euros. Près de 350 emplois directs ont été créés au démarrage, dont près de 40% de femmes, souligne le constructeur tricolore. 500 emplois indirects ont été par ailleurs créés chez les fournisseurs.
Marché prometteur
L’Algérie est un marché difficile mais prometteur. Les ventes totales de véhicules se sont élevées à 425.000 véhicules en 2013, ce qui fait de l’Algérie le deuxième marché automobile d’Afrique, après l’Afrique du Sud. Renault est déjà le premier constructeur dans le pays avec une part de marché de plus de 25% (à fin septembre 2014). Renault avait créé une usine sur place en… 1959, quand l’Algérie était française. La nationalisation en 1970 a sérieusement perturbé la distribution des Renault. Depuis 2002, une filiale à 100% Renault assure la commercialisation des véhicules.
Le site algérien n’a rien à voir avec l’usine géante voisine de Tanger au Maroc. Le site d’Oran est uniquement destiné au marché local alors que celui de Tanger est voué quasi-exclusivement à l’exportation. Il n’y a donc aucune "délocalisation" ici.
Renault ne vend encore que 45% de ses véhicules hors d’Europe. Il demeure absent des Etats-Unis et quasiment de Chine. Mais, grâce à sa gamme "Entry" à bas coûts (Logan, Sandero, Duster…), lancée en 2004, il s’internationalise rapidement. En juin dernier, il prenait avec son allié nippon Nissan le contrôle du premier constructeur russe Avtovaz (Lada), dans l’usine duquel il vient de débuter la production des Logan II et Sandero II. L’an dernier à la même époque, la firme française s’installait en Indonésie pour y assembler le 4x4 Duster.