Bonjour,
Quelques mots sur l’histoire d’Algérie d’histoire et un petit témoignage, un petit chef d’œuvre digne de Camus
Je ne doute pas qu’il se soit passé de bien tristes choses en Algérie pendant et après la colonisation.
Je ne doute pas non plus qu’en regardant l’histoire au travers de toutes les atrocités qui ont été commises, bien des drames ont été vécus de part et d’autre de l’ensemble des communautés et que la plaie reste encore grandement ouverte.
Ce dont je ne doute pas non plus c’est que l’immense majorité des exactions ont été commises par une minorité de personnes; là où les autres ne demandaient qu’à vivre en paix.
Certes la colonisation a apporté son lot d’injustices mais elle a permis biens des progrès.
L’agriculture où la Mitidja a remplacé l’immensité des marais infestés,
Les infrastructures ….Routes, ports et aérodromes
Le développement des secteurs de la santé a mis fin aux ravages de la maladie à commencer par ceux de la mortalité infantile.
La scolarité a permis à bien des habitants de ce pays magnifique de s’épanouir
Et enfin une ouverture sur le monde et la civilisation que seuls les adeptes de l’obscurantisme peuvent contester.
L’étude de la démographie en Algérie montre bien qu’à partir du début de la colonisation la population, dite « française musulmane » à l’époque, n’a cessé de croitre alors qu’elle ne cessait de décroitre auparavant….C’est ce qui a conduit la France de l’époque à faire de l’Algérie trois départements français, là où le Maroc et la Tunisie n’étaient que des protectorats français….
J’en passe et non des moindres…
La guerre d’Algérie dans sa période la plus cruciale de 1954 à nos jours, a été l’objet de tellement d’exactions les plus horribles que la majeure partie des protagonistes auront énormément de gêne à raconter ce qui s’est réellement passé.
J’en ai rencontré de nombreux ….Ils furent quasi unanimes à me dire que si c’était à refaire ils ne le referaient pas….
Je ne m’étalerai pas sur la période de la décennie rouge car là ce fut …..Abominable….
Où sont donc passés les glorieux combattants de l’époque ….Il faut croire qu’entre temps, ils avaient peut être gagné en sagesse…..
L’histoire a finalement été racontée par une série d’individus qui profitant de cette gene collective en ont profité pour raconter n’importe quoi à commencer par ceux que ce qu’ils connaissaient de l’histoire que ce qu’ils avaient lus ou entendus au travers de témoignages peu fiables ou à l’incompétence et l’ignorance de la réalité de l’époque.
La narration de l’histoire a souvent présenté la colonisation comme source de bien des malheurs là où il a été si facile d’oublier tous les bienfaits qu’elle a apportés
Cela a généré des sentiments d’injustice teintés d’amertume.
C’est à ce titre que je rapporte l’écrit ci-dessous, afin d’informer nos descendants et de la rassurer, qu’ils ne sont pas fille et fils de salauds et qu’ils partagent avec fierté nos sentiments !!! .
Il faut dire que les tensions étaient tellement poussées à leur paroxysme à l’époque que tous ceux qui pouvaient faire preuve de sagesse et de raison ont été balayés par la radicalisation des points de vue.
Le consensus a été banni et seuls les adeptes de la déraison n’ont pu s’exprimer librement
Un texte réaliste relatif aux rapports historiques des Français d'Algérie avec leur Patrie... digne de notre cher Albert Camus
Début de citation
A quelques encablures de mes 75 ans, à un âge où les souvenirs se déclinent plus aisément que les projets et après avoir épuisé mes capacités de silence, je ressens le besoin d'éclairer un malentendu.
En 40 années de vie professionnelle, j'ai travaillé avec vous, milité avec vous, partagé quelques succès et quelques épreuves, communié aux mêmes valeurs, au même humanisme. j' ai bu à la coupe de ce bonheur de vivre en France, de s' étonner de ses richesses, de se pénétrer des mêmes émotions, au point que j' avais fini par oublier que j' étais né espagnol, sur l’autre rive, de parents et grands-parents à l' accent impossible d' une ville de la Méditerranée.
Par la suite, devenu français par le sol (sic) je pensais l’être comme vous et j'avais cru achever ce travail de deuil commun à tous les exilés du monde. Et puis, les maisons d'édition ont fait pleuvoir témoignages et réflexions sur la guerre d'Algérie. Les chaines de télévision et les radios ont commenté des ouvrages et refait l'Histoire de 134 ans de présence française en Algérie.
Avec une étonnante convergence de vues, la plupart ont révélé, sur cette période, une vision singulièrement sinistre. j'ai revu l'histoire de ma patrie, l'Algérie Française, travestie ou défigurée en quelques propositions caricaturales :
La présence de la France en Algérie fut de tout temps illégitime»
Les Français d'Algérie ont exploité les Arabes et ont volé leurs terres»
«Les soldats français ont torturé des patriotes qui libéraient leur pays»
“ Des Français ont eu raison d'aider les fellaghas à combattre l'armée française et peuvent s'enorgueillir aujourd'hui d'avoir contribué à la libération de l'Algérie»."
Alors, j'ai su que personne ne pouvait comprendre un pays et un peuple s'il n'avait d' abord appris à l'aimer... et vous n'avez jamais aimé "notre Algérie" !
Alors, j'ai compris pourquoi vous changiez de conversation quand j'affirmais mon origine "pied noir" ; j'ai compris que l'exode arménien ou l'exode juif vous avait touchés mais que notre exil vous avait laissés indifférents. J’ai compris pourquoi les maquisards qui se battaient pour libérer la France envahie étaient des héros, mais pourquoi des officiers qui refusaient d'abandonner ce morceau de France et les Arabes entrainés à nos côtés, étaient traités de putschistes, de nationalistes de nazies.
J'ai compris pourquoi des mots comme "colon" avaient été vidés de leur noblesse et pourquoi, dans votre esprit et dans votre langage, la colonisation avait laissé place au colonialisme. Même des Français de France comme vous, tués au combat, n'ont pas eu droit, dans la mémoire collective, à la même évocation que les Poilus ou les Résistants, parce qu'ils furent engagés dans une "sale guerre" ! Sans doute, même si leur sacrifice fut aussi noble et digne de mémoire, est-il plus facile de célébrer des héros vainqueurs que des soldats morts pour rien.
Dans un manichéisme grotesque, tout ce qui avait contribué à défendre la France était héroïque ; tout ce qui avait contribué à conserver et à défendre notre pays pour continuer à y vivre, était criminel...
«Vérité en deçà de la Méditerranée ; erreur au-delà !"
Vous si prolixes pour dénoncer les tortures et les exactions de l'armée française au cours des dernières années, vous êtes devenus amnésiques sur les massacres et les tortures infligés par les fellaghas à nos compatriotes européens et musulmans. Vous ne trouvez rien à dire sur l’œuvre française en Algérie pendant 130 ans. Pas un livre, pas une émission de télévision ou de radio, rien ! Les fictions même s'affligent des mêmes clichés de Français arrogants et de Musulmans opprimés.
Ce qui est singulier dans le débat sur l'Algérie et sur la guerre qui a marqué la fin de la période française, c'est que ceux qui en parlent, en parlent en étrangers comme d'une terre étrangère.
Disséquer le cadavre de l'Algérie leur est un exercice clinique que journalistes, commentateurs et professeurs d'université réalisent avec la froide indifférence de l'étranger.
Personne ne pense qu'un million de femmes et d hommes n'ont connu et aimé que cette terre où ils sont nés. Personne n'ose rappeler qu'ils ont été arrachés à leur véritable patrie et déportés en exil sur une terre souvent inconnue et souvent hostile ... Quand certains intellectuels français se prévalent d'avoir aidé le FLN, personne ne les accuse d'avoir armé les bras des égorgeurs de Français ....
Cette terre vous brule la mémoire et le cœur ... ou plutôt la mauvaise conscience.
Je n'ai pas choisi de naitre sur une terre que mes maitres français m'ont appris à aimer comme un morceau de la France. Mais, même si " mon Algérie" n'est plus, il est trop tard, aujourd'hui, pour que cette terre me devienne étrangère et ne soit plus la terre de mes parents, ma patrie.
J’attends de vous amis français, que vous respectiez mon Histoire même si vous refusez qu'elle soit aussi votre Histoire.
Je n'attends de vous aucune complaisance mais le respect d'une Histoire dans la lumière de son époque et de ses valeurs, dans la vérité de ses réalisations matérielles, intellectuelles et humaines, dans la subtilité de ses relations sociales, dans la richesse et la diversité de son œuvre et de ses cultures J'attends que vous respectiez la mémoire de tous ceux que j'ai laissés là-bas et dont la vie fut faite de travail, d'abnégation et parfois même d'héroïsme.
J'attends que vous traitiez avec une égale dignité et une égale exigence d'objectivité et de rigueur, un égal souci de vérité et de justice, l'Histoire de la France d'en deçà et d’au delà de la Méditerranée.
Alors, il me sera peut-être permis de mourir en France en m'y sentant aussi chez moi...
Fin de citation
Sachez que tout humaniste que je sois-je partage largement ce point de vue
Cordialement votre,
Le Pèlerin
Enrico Macias