8 août 2007
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«Les Chinois demandent tant pour vous construire 1 million de logements ? Eh bien nous, les Iraniens, nous vous construisons le double, 2 millions pour moins cher, ça va ?»
Casse-tête au dîner offert par Abdekka en l’honneur du Président iranien. Belkhadem ne savait pas de quel…
…côté de la table s’asseoir !
On aurait presque discerné des accents de «errechka » dans la voix du Président iranien lorsqu’il lançait à Abdekka : «Les Chinois demandent tant pour vous construire 1 million de logements ? Eh bien nous, les Iraniens, nous vous construisons le double, 2 millions pour moins cher, ça va ?» Après cette hallucinante tirade, j’ai fermé les yeux un instant, j’ai rentré ma tête dans mes épaules et je m’attendais à tout instant à un renchérissement de la part de Ahmadinejad : «Ça ne vous tente toujours pas ? Eh bien, je double la mise. 4 millions de logements pour le prix d’un million et je câble gratuitement tous les immeubles à la chaîne Al Manar !» Ben dis donc ! Qu’est-ce qu’on est devenus copains avec les ayatollahs ! Ce n’est plus de l’amour, c’est de la rage radioactive. Faut dire qu’on nous aime en ce moment. Un tas de gens nous aime subitement. Des gens qui n’osaient même pas zyeuter du côté de chez nous lorsque nos villes et villages brûlaient et nos commissariats et cités populaires sautaient au nom d’Allah. Eh bien, nous, pas rancuniers pour un dinar, nous avons passé l’éponge sur le marbre de nos tombes et nous attendons nos nouveaux amis au bas des passerelles d’avions, des fleurs, du leben et des dattes à la main. Un véritable défilé d’enturbannés. Un déluge de dollars. Un tsunami de «oukhouya» retrouvé. Le moindre cheikh qui se pointe et c’est tout ce que compte ce pays comme responsables qui s’aligne en rangs d’oignons sur le tarmac, la joue et les lèvres prêtes à l’emploi. Faut croire que c’est cela le réalisme en politique et en économie. Faut croire qu’il n’y a plus aucune «barrière bureaucratique» pour empêcher que tout un littoral et une flopée de ports, dont certains stratégiquement sensibles soient vendus en quelques heures à peine. Reste que tous les réalismes du moment ne pourront me faire avaler cette photo. Cette photo barrant plusieurs unes de vos journaux. Cette photo de deux mains enserrées, jointes, soudées et presque indécollables. L’une de ces mains appartient, sans discussion possible à un intégriste notoire, un homme dont le pays voulait gommer l’algérianité de mon pays à moi. L’autre main est celle d’un homme dont certains de mes amis tentent aujourd’hui encore de me convaincre qu’il ne s’agit pas d’un islamiste. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
Source Le Soir d’Algérie
Le Pèlerin
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Algérie