La côte Turquoise de Ténès un paradis terrestre
Durant tout le trajet de Damous à Ténes sur plus de soixante kilomètres ont est frappé par tant de beauté offerte par une nature ô combien généreuse à souhait. Au fil de nos pas, en direction de l’antique Cartenna, le paysage se transforme en un véritable bouquet de couleurs ou se côtoient montagnes, falaises abruptes et criques qui font de cette région un véritable ravissement pour les yeux.
pçonnées». N’est ce pas ?
On est obnubilé par tant d’éclat et de grâce devant une nature si belle et si pittoresque, on reste pantois face à cette splendeur inespérée. La forêt est drapée de couleurs chatoyantes et les rayons de soleil scintillent sur la mer au bleu turquoise qui vous invite à la méditation est au respect. On a l’impression que nulle part ailleurs, pareil endroit existe et qui reste méconnu de la grande majorité des Algériens. Bien que le trajet est fait de virages presque insolents, le désir de la découverte est plus fort car aucun coin ne ressemble à un autre et c’est ce qui fait le charme de cette côte qui reste sauvage, indomptée par le sarcasme de l’homme.
Avant d’arriver à Béni-Haoua, nous traversons les deux tunnels creusés dans la roche et puis soudainement la baie de l’ex-Francis Garnier est là devant vous comme une princesse. Cette anse longue de plusieurs kilomètres est un lieu de pèlerinage pour les amateurs en quête de bonheur et de quiétude. Elle est aussi un lieu historique, c’est là où s‘est échoué le Banel en 1807, un vaisseau qui avait à son bord des marins français ainsi que des nonnes en partance vers l’île de Saint Domingue. Ces religieuses au nombre de trois sont devenues par la suite des musulmanes après s’être converties à l’islam et parmi elles Mama Binette et Lalla Aziza, la première enterrée à Béni-Haoua la seconde au vieux Ténès en ce qui concerne la troisième naufragée il n’existe aucun élément.
Il parait que par temps calme on peu aisément apercevoir l’ancre du Banel. Béni Haoua c’est aussi la ville des figues et plus particulièrement la confiture dite karmoussette. L’hospitalité est légendaire dans cette bourgade qui est totalement délaissée par les autorités locales. Dés que l’on franchit la limite du territoire de la wilaya de Tipasa on est de suite frappé par la misère et la pauvreté. L’état des routes est des plus déplorable et sur les visages on remarque facilement la déchéance des habitants qui sont totalement isolés du monde moderne. Pourtant cette commune peu se targuer d’avoir l’une des plus belle plage et crique du pays. Le chômage a atteint des proportions dramatique il n’y a pratiquement aucun débouché. Seul un abri de pêche permet à quelques familles de subsister. Il y a une agriculture de montagne dont la majorité est faite d’arbres rustiques tels que l’amandier, le figuier et le raisin Muscat très apprécié par les visiteurs.
Après une escalade de cinq kilomètres faite de virage à vous donner le tournis commence une descente vers le petit village de Oued Goussin. Cet endroit n’a pas du tout changé et il ne changera pas. Là aussi le dénuement et l’oubli sont de mise, on a l’impression que ces petites agglomérations n’ont jusqu’à aujourd’hui, pas connu l’indépendance. Marginalisés les habitants essayent tant bien que mal de survivre. Mis à part un ou deux cafés et quelques épiceries le village fantôme est digne d’un film de Spielberg Nous voici à Boucherale magnifique plage qu’abrite une petite baie pittoresque. Cet endroit est très prisé par les Ténésiens et les Chélifiens qui viennent régulièrement passer leurs vacances ou tout simplement passer un week-end au bord de la mer. Mais malheureusement cette crique est totalement abandonnée par les responsables locaux et au fil des ans, elle a perdu de son aura. Tout au long de la plage sachets et bouteilles en plastiques, restes de melon et de pastèque jonchent les abords ainsi que des sachets de détritus en tout genre décorent allègrement le site.
Nous arrivons à Ténes, il est prés de 18 heures, nous nous dirigeons vers la villa Paulette bordée de palmier nous jetons un regard sur la maison de Dey de Tunis qui a été prisonnier durant une bonne partie de son existence. La petite plage a disparu on ne sait pour quelle raison. Retour en direction de la ville de Ténes le centre ville est presque vide aucune animation, ni banderole, ni oriflammes annonçant la période estivale c’est une ville morte en pleine déliquescence. Pourtant cette ville antique qui a plus de trois mille ans d’histoire mérite à bien des égards que l’on s’intéresse à elle. D’abord sur le plan historique, elle recèle d’innombrables sites tels que le tombeau des phéniciens, la mosquée de Sidi Maiza qui a 1 300 ans d’âge, le phare de Sidi Merouane classé patrimoine universel, le Musée, Bab El-Gharbe, Dar El Djouhala située au douar Merachiche prés de Sidi Akacha, les gorges de Kaiser et bien d’autres beautés qui ne sont pas encore inventoriées. Sur le plan touristique Ténes jouit d’énormes potentialités lui permettant de rivaliser avec n’importe quelle wilaya.
C’est à partir de 21 heures que les familles ténésiennes descendent à la plage pour y dîner et se baigner. Le boulevard du front de mer est en effet un lieu convivial de rencontre qui permet aux familles de jouir de la vue et de la mer dans d’excellentes conditions. Pour se restaurer vous avez l’embarras du choix pizzerias, fast food et poissonneries foisonnent. Les prix sont abordables. Sinon vous vous contenterez d’une bonne coupe de glace attablé à une terrasse face à la mer. La circulation est dense jusqu’à une heure très tardive de la soirée les gens viennent aussi de Chlef pour y passer la soirée et repartir en bus car il n’y a que 53 km entre Chlef et Ténés.
La population de Ténes aspire à ce que leur ville obtienne le statut de wilaya pour sortir de l’étreinte de Chlef et devenir ainsi autonome pour qu’enfin soient relancé les grands projets dignes d’une ville historique et touristique. Si toutes les conditions sont réunies cette région sera un pôle touristique de grande envergure si les moyens d’une politique touristique est mise en valeur par les décideurs. Et c’est à juste titre qu’un jeune Ténésien nous a dit «si la population de Ténes est pauvre elle somnole sur des richesses insoupçonnées». N’est ce pas ?
Source la Nouvelle République
Le Pèlerin