Bajolet dissipe leurs inquiétudes
Ce n’est pas tout. Même le Medef a reporté sa visite à Alger prévue du 12 au 14 novembre prochain. Pourquoi? Aucune raison n’a été avancée. La seule hypothèse: la situation sécuritaire. Ces annulations interviennent quelques jours après l’attentat de Lakhdaria contre un convoi de la société Razel. S’exprimant sur ce point, Bernard Bajolet a reproché aux patrons français la médiatisation jugée excessive des rapatriements de leurs employés ou de leurs familles. Pour l’ambassadeur, une telle médiatisation, non seulement n’est pas justifiée, mais elle pourrait surtout nuire très fortement aux intérêts français en Algérie. S’adressant à ses interlocuteurs, M.Bajolet a laissé entendre que la situation était loin de nécessiter l’émission d’un avis d’alerte et encore moins le rapatriement massif des expatriés français d’Algérie.
Regroupant les opérateurs économiques, l’ambassadeur voulait démontrer l’importance des relations entre les deux pays. La présence des entreprises françaises en Algérie traduit, avant tout, une relation de confiance. Bernard Bajolet a dû insister auprès des chefs d’entreprises françaises sur la contribution au développement du climat d’affaires en Algérie et non le contraire. La réaction du côté algérien s’est traduite, entre autres, par le déplacement de deux jours, effectué à Paris par le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Yazid Zerhouni. Lors d’une rencontre sécuritaire de haut niveau, M.Zerhouni a rassuré ses homologues français sur la situation sécuritaire en Algérie.
S’exprimant à ce sujet, lors d’une rencontre informelle avec la presse, il y a quelques jours, l’ambassadeur français a exprimé sa satisfaction «sur la manière dont est assurée la sécurité des ressortissants français en Algérie».
Depuis le début de la semaine, l’ambassadeur de France multiplie ses contacts avec les dirigeants des organisations patronales algériennes afin de les rassurer sur la présence des entreprises françaises en Algérie. En effet, Paris souhaite éviter de rééditer le scénario du début des années 1990.
A cette époque, les Français, menacés par le GIA, avaient préféré fuir massivement l’Algérie, laissant le champ libre aux Asiatiques et aux Américains.
Nul n’ignore que l’investissement français en Algérie reste timide. Malgré l’amélioration de la situation sécuritaire, les investisseurs français sont toujours sceptiques.
De son côté, le gouvernement algérien tente de rassurer les milieux d’affaires français. C’est l’objectif, d’ailleurs, du déplacement du ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni, à Paris récemment.
Le gouvernement algérien a déployé d’énormes efforts pour assurer la sécurité des ressortissants français. Bernard Bajolet en personne l’avait reconnu.