Après un Ramadhan lourd par ses dépenses
Aïd El Fitr, deux jours de répit et de joie pour les Algériens
Une journée impatiemment attendue par les enfants, pressés de mettre leurs nouveaux vêtements, et par les jeûneurs, avouons-le, un peu fatigués par le rythme déboussolant du mois sacré. Le beau temps était au rendez-vous pour cet Aïd El Fitr, ce qui a fait la joie des petits autant que celle des grands.
Après une rentrée scolaire et un Ramadhan qui se sont fait lourds par leurs vertigineuses dépenses, enfin, une journée de répit pour les familles algériennes.
Une journée de joie et de bonté. Une journée de partage et de pardon, où tout le monde se fait beau et ne manque d'accrocher un sourire indéfectible à son visage. En écartant, le temps de cette fête, les tracas de la vie, les angoisses, les craintes et les mésententes qui tarabustent notre quotidien.
D'abord, la dégustation d'un bon petit déjeuner, avec ces savoureux gâteaux préparés spécialement pour l'occasion. Ensuite, les mamans s'affairant à faire la toilette de leurs petits chérubins, qui doivent être parfaits pour le grand jour ! et, enfin, les moments de recueillement dans les cimetières, la tournée conviviale, les retrouvailles familiales, les accolades joviales et la présentation des meilleurs vœux… Sacrée bonne journée de l'Aïd El Fitr ! Comme chaque année, les enfants étaient heureux, bien habillés et n'ont cessé d'aller et de venir dans les différentes rues du pays. Des ballons et divers petits accessoires dans les mains.
De petites filles joliment coiffées, des garçons très contents d'être armés de leurs faux pistolets, des cris de joie, des rires, des porte-monnaie qui se remplissent au gré de la générosité des adultes qu'ils attendrissent avec un beau sourire, et des tenues pleines de couleurs, à l'exception des quelques enfants portant des kamis blancs. De quoi faire un Aïd fidèle à ses précédents, à quelques nuances près : une grande présence des services de la Protection civile. Pour atténuer la menace terroriste qui a plané tout au long du mois sacré, la présence des officiers de police a été quelque peu rassurante et les citoyens ne se sont pas privés des joies de cette fête. Les enfants, surtout ! Alors que ces citoyens savouraient les plaisirs de l'Aïd El Fitr en famille, certaines catégories de la société ont été contraintes de rejoindre leur poste de travail pour assurer des services indispensables. A travers des systèmes de permanence, les agents de la Protection civile, autant que ceux de la Gendarmerie nationale se sont mobilisés pour réguler la circulation et sont restés prêts à intervenir en cas d'accident ou d'urgence.
Il en est de même pour le personnel des services des urgences des hôpitaux qui n'ont également pas eu droit à un Aïd en famille. Plusieurs associations caritatives ont, d'ailleurs, organisé des visites pour mettre un peu de joie dans les couloirs des hôpitaux, et surtout pour redonner le sourire aux enfants malades. Les kiosques multiservices et les cybercafés qui proposaient des tarifs promotionnels pour l'occasion débordaient de monde : des gens qui appelaient les membres de la famille et les amis habitant d'autres villes du pays ou plus généralement ceux installés à l'étranger. D'une région à une autre, quelles que soient les pratiques propres à ces deux journées et qui différent légèrement selon les familles, l'Aïd El Fitr a été cette année serein et joyeux : un répit pour la majorité des familles algériennes marquées par la vie chère et les menaces terroristes qui pèsent depuis quelquessemaines.
Source la Tribune
Le Pèlerin