Il était une fois… Alger la Blanche !
Alger la Blanche, naguère…Alger ordures, aujourd’hui.. Quand je dis que les rues de notre ville sont jonchées de détritus et d’ordures, de sacs poubelle éventrés laissant apparaître les restes de repas et d’épluchures diverses, je modère mes propos. Des sachets en matière plastique laissant s’écouler la combinaison de sauces à même le sol et libérant les fortes odeurs de décompositions, et j’en passe !
A Alger, il faut regarder où mettre les pieds et se boucher le nez en même temps pour ne pas tomber dans les pommes. Pourquoi donc sommes- nous devenus les habitants d’une des villes les plus sales du monde ? Les APC font quand même convenablement leur boulot et même tout ce qui est possible de faire pour nettoyer et maintenir propres les rues de notre ville. Ce ne sont pas les agents qui ne font pas leur boulot, c’est plutôt nous autres citoyens de cette ville qui sommes de gros dégueulasses. Les actes de civisme ont disparu de notre vie quotidienne. Si les adultes balancent des sacs poubelle par les fenêtres, que voulez-vous obtenir de leurs enfants, sinon pire ?
Bizarrement, c’est toujours après le passage du camion de ramassage qu’on voit apparaître, comme par magie (plutôt par sorcellerie), des sacs noirs ou un tas de détritus, dans le cas le plus extrême. Cet acte de salir volontairement, cette atteinte à l’environnement, sont des cas qui relèvent presque de la psychiatrie, ailleurs, là où les lois sont surtout appliquées, les auteurs de ces ignominies sont accompagnés, sous camisole et forte escorte, vers l’asile le plus proche.
Alger, El-Djazaïr, ville érigée et habitée avec fierté par nos aïeux, est en train de mourir et de ternir par nos actes honteux… «Alger, la Blanche» est devenue une histoire ancienne qui s’efface avec le temps
Une cité submergée par les ordures
A première VUE, les Algérois ont du mal a comprendre le sens du civisme. Et bien oui, s’ils s’amusent à décorer leurs quartiers de poubelles ,utilisant toute leur capacité créative pour faire en sorte que leurs territoires remportent le prix de l’œuvre d’art la plus sale! La cité située au boulevard Bougara, El Biar, connue sous le nom de l’Africana est l’exemple concret de l’incivisme citadin. Plus de 8 immeubles surchargés d’habitants entourés d’un tas de poubelles qui exaspèrent les visiteurs. Autre phénomène qui caractérise les habitants de cette cité, c’est le jet de poubelles par les fenêtres sous prétexte que leurs auteurs ne peuvent descendre et monter 8 étages. Pratique comme solution ? Mais on sait très bien que s’ils avaient des ascenseurs, ils ne daigneraient pas de descendre leur sacs noirs car, comme dit le vieux adage, «moul etbaà ma yentbaà». Ils préfèrent s’amuser à bombarder les passants de bouteilles vides et de pommes de terre (elle est trop chère). Maintenant, ce sont les œufs. Amine, un jeune habitant de ce quartier nous déclare : «Cela fait plus de 20 ans que je vis dans cette cité, jamais je n’ai vu un changement, ce quartier est sale et il le restera toujours tant qu’aucune sanction ne sera adressée à ces éléments pollueurs.» Certains incitent même les plus jeunes à en faire de même. Cette cité souffre de plusieurs fléaux et ses bâtisses sont en ruine. Comment s’attendre à ce que ces habitants se montrent civilisés ? C’est à croire qu’ils font exprès pour attirer l’attention sur eux!
Fais gaffe où tu mets les pieds !
Il est devenu pratiquement impossible de se promener à Alger la Blanche ternie sans prendre le risque de se casser la gueule vu l’état désastreux dans lequel se trouvent les trottoirs. Les APC des communes d’Alger avaient entrepris, il y a de ça 3 ans, des travaux de dépôt de carrelages sur les trottoirs suite aux nombreuses catastrophes qui ont touché Alger : les inondations de Bab El Oued, le séisme de 2001, mais apparemment, ces travaux faits à la hâte étaient très mal faits. Résultat : des carrés de carrelage qui décollent, un vrai calvaire, surtout en hiver. Quand il pleut, les trottoirs se transforment en minibain de boue au grand malheur des coquettes Algéroises. Par ailleurs, notre société n’est faite que de jeunes, alors pourquoi certains trottoirs sont à plus de 50 cm de hauteur ! Est-ce pour compliquer l’existence des vieux et des non-voyants ?
Alger au peigne fin
Il n’est nullement dans nos intentions de chercher les poux dans la tête de nos édiles.
Mais hélas, Alger, vitrine de l’Algérie, sombre désespérément dans la déliquescence et est en passe de «s’ériger» en un grand douar. Notre «microscope» est là pour déceler toutes les imperfections. Mais - et c’est promis - il est là aussi pour observer les œuvres positives.
Source La Nouvelle République
Le Pèlerin