La présidentielle de 2009 occupera 2008
Pour la énième fois, Belkhadem, en sa qualité de premier responsable du FLN, récidive et appelle le président de la République à réviser la Constitution et à briguer un troisième mandat à près de 16 mois de la fin du second mandat en cours. Pour l’heure, Bouteflika n’a pas soufflé mot sur un éventuel troisième mandat, alors qu’à propos de la Constitution, il n’a eu de cesse de clamer qu’il n’aimait pas le texte fondamental en vigueur en raison des amalgames qui y sont entretenus entre les différentes institutions, notamment l’Exécutif. En effet, le régime algérien est hybride dans la mesure où il n’est ni totalement présidentiel, ni totalement parlementaire. Donc, la révision de la Constitution n’est pas à écarter du moins pour corriger ses incohérences et clarifier les pouvoirs et les prérogatives des institutions clés du pays. Cependant, cette décision peut être décidée par le président de la République comme le stipule l’article 174 de la Constitution de 1996 : «La révision constitutionnelle est décidée à l’initiative du président de la République. Elle est votée en termes identiques par l’Assemblée populaire nationale et le Conseil de la nation dans les mêmes conditions qu’un texte législatif. Elle est soumise par référendum à l’approbation du peuple dans les cinquante [50] jours qui suivent son adoption. La révision constitutionnelle, approuvée par le peuple, est promulguée par le président de la République.» Mais l’article 177 de la Constitution prévoit également que «Les trois-quarts [3/4] des membres des deux chambres du Parlement réunis ensemble, peuvent proposer une révision constitutionnelle et la présenter au président de la République qui peut la soumettre à référendum. Si son approbation est obtenue, elle est promulguée.» Pour le moment, il ne s’agit donc que du vœu du FLN de voir Bouteflika accepter le principe d’un troisième mandat et d’aller vers la révision de la Constitution, notamment son article 74 qui stipule que «La durée du mandat présidentiel est de cinq [5] ans.» et que «Le président de la République est rééligible une seule fois.» Certes, la volonté de Bouteflika est déterminante quand au sort du troisième mandat. Interrogé par un journaliste de l’Agence italienne de presse, avant sa dernière visite en Italie, sur un éventuel troisième mandat, le président avait répondu que «c’est au peuple de décider». La volonté du peuple peut s’exprimer donc à travers les sollicitations qui sont déjà adressées à Bouteflika par différentes organisations de masse «pour parachever son programme» en briguant un troisième mandat, par les appels incessants du FLN pouvant être relayés dans les mois à venir par des marches et des manifestations populaires appelant Bouteflika à se représenter à la magistrature suprême, et éventuellement par une déclaration commune de l’Alliance présidentielle majoritaire dans les deux chambres du Parlement donc, pouvant proposer un texte de révision de la Constitution au président de la République. Pour ce faire, il faudrait au préalable que les trois partis de la coalition gouvernementale accordent leurs violons et parlent d’une même voix quant à l’échéance présidentielle de 2009.
Source : La Tribune
Le Pèlerin