Deux dossiers examinés, hier, en Conseil de gouvernement
Tourisme : 2,5 millions de touristes en 2015 comme objectif
Habitat : de nouvelles facilités pour le logement social locatif
Endossement d’un projet de loi fixant les règles de mise en conformité de construction en vue de leur achèvement.
Le Conseil de gouvernement a tenu une réunion, sous la présidence de M. Abdelaziz Belkhadem, chef du gouvernement, à l’issue de laquelle il a rendu public le communiqué suivant :
"Le Conseil de gouvernement s’est réuni le mardi 19 Moharrem 1429, correspondant au 29 janvier 2008, sous la présidence de M. Abdelaziz Belkhadem, chef du gouvernement.
1°/ Le Conseil de gouvernement a entendu une communication du ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et du Tourisme portant schéma directeur d’aménagement touristique.
Etabli sur la base d’un diagnostic exhaustif qui fait notamment ressortir les insuffisances qui caractérisent ce secteur porteur de richesses, le schéma directeur touristique constitue le cadre stratégique de référence pour la politique touristique de l’Algérie à l’horizon 2025.
Il vise ainsi, d’une part, à afficher la vision du développement touristique à court, moyen et long termes (2009, 2015 et 2025) et, d’autre part, à définir les instruments de mise en œuvre de cette politique et à prévoir les conditions de sa faisabilité. En effet, le tourisme est une activité économique importante qui peut permettre à l’Algérie de relever le niveau de ses recettes extérieures et d’augmenter ses capacités de création d’emplois.
Dans cette perspective, il convient d’indiquer que le gouvernement a entrepris la réalisation et la consolidation des mesures et actions tendant à promouvoir les capacités touristiques nationales.
Il s’agit de :
- l a valorisation des infrastructures publiques existantes par la voie du partenariat, des contrats de gestion et de la privatisation, pour améliorer la qualité des services et insérer le parc hôtelier dans les réseaux internationaux du tourisme;
- l’encouragement de l’investissement dans l’hôtellerie pour la mise en valeur des potentialités, sites et circuits nationaux au niveau balnéaire, saharien et thermal, qui sera appuyé par la certification et le classement des établissements ;
- la promotion et l’encadrement des agences de voyages et de promotion touristique, accompagnés d’un concours public à la promotion du produit touristique national à l’étranger par le biais de foires, expositions et autres manifestations internationales ;
- et l’incitation des collectivités locales à valoriser, par le biais de manifestations appropriées, leurs atouts locaux historiques, culturels, artisanaux et autres.
"Le schéma directeur d’aménagement touristique 2025 dégage cinq dynamiques pour développer le tourisme en Algérie. Il s’agit du plan destination Algérie, des pôles touristiques d’excellence, du plan qualité tourisme, du plan partenariat public-privé et du plan de financement du tourisme.
Ces cinq dynamiques essentielles de développement du secteur touristique proposées dans la stratégie examinée par le Conseil de gouvernement sont adossées à la mise en œuvre de programmes d’action ayant pour objectifs :
- la valorisation de la destination Algérie ;
- le développement des pôles et villages touristiques d’excellences ;
- le déploiement d’un plan qualité tourisme (PQT) intégrant la formation, l’éducation, l’ouverture aux technologie de l’information et de la communication (TIC) et le positionnement sur de nouvelles niches touristiques conformes aux nouvelles tendances mondiales ;
- la promotion de la transversalité et de la cohérence dans l’action par l’articulation de la chaîne touristique et de la mise en place d’un partenariat public-privé ;
- la définition et la mise en œuvre d’un plan de financement opérationnel pour soutenir les activités touristiques et les promoteurs-développeurs et attirer les investisseurs nationaux et internationaux.
Le schéma définit, par ailleurs, les pôles et les villages touristiques d’excellence en mettant en exergue leurs potentialités, leurs vocations axées sur les spécificités des produits qu’ils proposent et ce, en conformité avec les objectifs identifiés dans le cadre de la stratégie proposée.
Les pôles touristiques d’excellence identifiés sur la base de critères spécifiques correspondent aux potentialités et attractivités que recèlent sept (7) régions du territoire national, à savoir le Nord-Est, le Nord-Centre, le Nord-Ouest, le Sud-Est, le Sud-Ouest, le grand Sud "Tassili N’Ajjer" et le grand Sud "Ahaggar".
Le document retrace, enfin, le plan opérationnel de la mise en œuvre de la stratégie de développement du tourisme qui précise, notamment :
- la réorganisation de l’activité touristique dans le cadre de la nouvelle gouvernance de ce secteur ;
- la fixation de règles d’aménagement et de niveaux de capacités de charges écologiques et démographiques afin d’assurer la durabilité du développement ;
- le management de la politique touristique afin d’assurer le pilotage de cette politique et d’opérer les ajustements nécessaires ;
- la sensibilisation de la société au fait touristique afin de faire réapproprier le tourisme par le citoyen et de le préparer à être un acteur de cette dynamique.
Il convient de noter que la réalisation de cette politique implique l’ensemble des institutions et opérateurs (publics et privés) concernés par sa mise en œuvre à tous les niveaux où ils se situent. En effet, seule une synergie de tous les efforts bien organisée et bien menée peut garantir le succès de cette importante œuvre de renouveau du secteur du tourisme".
"A titre d’illustration, à l’horizon 2015, l’objectif de l’Algérie est d’accueillir 2,5 millions de touristes. En respectant les ratios internationaux, il lui faudra réaliser 75.000 lits de qualité.
Cet objectif nécessite un investissement touristique public et privé estimé à 2,5 milliards de dollars US, pour la période 2008-2015, soit 350 millions de dollars US par an.
Cet investissement aura pour impact des recettes de l’ordre de 1,5 à 2 milliards de dollars et la création de 400.000 emplois directs et indirects.
2°/ Le Conseil de gouvernement a, par la suite, examiné et endossé un avant-projet de loi fixant les règles de mise en conformité des constructions en vue de leur achèvement, présenté par le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme.
L’avant-projet de loi a pour objet d’introduire de nouvelles dispositions visant à apporter les ajustements nécessaires en matière d’urbanisme, à l’effet de permettre aux autorités administratives et judiciaires compétentes de remédier aux nombreuses atteintes constatées en matière de construction et de permettre la régularisation de certaines constructions qui répondent aux normes requises en la matière.
Ce dispositif a, ainsi, pour principaux objectifs de mettre un terme au phénomène des constructions entamées et non achevées, d’obliger les propriétaires à respecter la règle de conformité urbanistique des constructions réalisées ou en cours de réalisation et de fixer les conditions de leur occupation et/ou de leur exploitation.
L’instauration du dispositif législatif préconisé s’inscrit dans le cadre de la promotion d’un environnement bâti esthétique et harmonieusement aménagé.
Ce dispositif prévoit, par ailleurs, la création d’un corps d’agents dont la mission consistera à vérifier la conformité des constructions par rapport aux dispositions énoncées par la loi.
3°/ Le Conseil de gouvernement a, enfin, examiné et adopté un décret exécutif fixant les règles d’attribution du logement social locatif, présenté par le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme.
Elaboré sur la base d’une évaluation exhaustive de la mise en œuvre du décret exécutif du 21 février 1998 fixant les critères et le barème de cotation pour l’obtention d’un logement social locatif, le texte a pour objet d’introduire de nouvelles règles pour l’éligibilité à l’accession à ce type d’habitat.
Dans cette perspective, le décret exécutif introduit de nouvelles règles à observer par les postulants dont, notamment, le relèvement du seuil du revenu qui passe de 12.000 DA à 24.000 DA et la justification de la résidence dans la commune concernée, qui passe de 1 an à 5 ans.
Il précise, par ailleurs, les procédures de traitement des demandes de logements ainsi que les voies de recours y afférentes".
Source El Moudjahid
Le Pèlerin