
Nous commençons à en savoir un peu plus sur cette incroyable affaire opposant Jérôme Kerviel à la Société Générale. Le trader qui a, soi-disant, fait perdre 5 milliards suite à des placements à risque n’est certainement pas si coupable qu’on voudrait nous le faire croire.
Celui-ci travaillait comme arbitragiste dans les produits dérivés ‘futures’.
Explication pour ceux ou celles qui ne connaissent pas les futures.
Pour acheter l’indice CAC40, il est obligatoire de passer par le contrat ‘future’ CAC40. Si le CAC40 se situe à 4800 points, le future se trouvera à 4810 environ. (le future est le ‘fantôme’ du CAC40).
Si le trader veut acheter 1 contrat future CAC40 à 4800 points pour le vendre à 4820 points, il gagnera 20 points. 4820 - 4800 = 20 points. Chaque point valant 10 euros, il gagnera 200 euros. Dans le cas inverse, il en perdrait 200.Il est nécessaire d’obtenir des garanties en cas de pertes.
Ce qui veut dire que le trader peut spéculer dans la condition où il possède une garantie financière importante dans la mesure où le sens du marché n’irait pas au profit. Il est normalement impossible d’acheter des ‘futures’ pour des milliards d’euros sans posséder de ‘couverture’. On peut y perdre des millions mais pas au delà. A moins de posséder un dépôt de garantie gigantesque.
Le travail de Jérôme Kerviel consistait à acheter ou vendre d’un côté des contrats à terme portant sur la valeur des principaux indices boursiers européens, de l’autre, à acheter les actions qui composent les indices.
Hors, en janvier, il a ainsi pris des positions sur l’Eurostoxx, le Dax (ALL) et le Footsie (GBR) sans se couvrir. C’est-à-dire sans acheter les actions liées à ces indices. Ou plutôt en se couvrant, mais avec des opérations fictives. Du coup, aucune personne du service ne s’est rendu compte du risque entrepris par Jérôme Kerviel. Étonnant principe consistant à acheter et vendre des produits communs.
En début d’année 2008, il a spéculé sur une hausse des indices boursiers, mais malheureusement, les cours ont fortement chuté suite à la crise financière des Etats-Unis et le portefeuille que tenait Jérôme Kerviel a reçu une ‘claque’.
Voulant cacher cette ‘erreur’ à ses supérieurs hiérarchique, il a déjoué successivement tous les contrôles permettant à la banque de vérifier les caractéristiques et la réalité des opérations initiées par ses opérateurs. Il s’est ainsi servi de ses connaissances sur les différentes procédures de contrôle acquises au middle-office, le service qui contrôle les traders. Il aurait conservé ses codes informatiques du moment et s’y connectait en tant que membre. De ce fait, libre à lui de créer autant de comptes fictifs qu’il voulait. Il a ainsi créé de faux clients. Kerviel entrait aussi dans le système pour annuler certaines de ses opérations.
Ce n’est que le 14 janvier que le service des risques se rend compte d’une anomalie. Les opérations passées par Jérôme Kerviel devaient posséder une validation auprès d’une autre banque mais rien ne venait confirmer le passage d’ordres. Le soir du vendredi 18 janvier, une cellule d’investigation a donc été mise en place et c’est le lendemain que la banque censée être la contrepartie a nié avoir passé ces opérations. Jérôme Kerviel reconnaît les faits, affirmant avoir créé des opérations fictives.
Quand l’équipe d’investigation rend son rapport dimanche matin, disant que Jérôme Kerviel a engagé 50 milliards d’euros de contrats, on peut dorénavant dire que c’est impossible. Un montant supérieur aux fonds propres de la banque!. Ce qui fait planer un risque de banqueroute. A ce moment-là, dimanche, la perte n’était que de 400 millions d’euros ‘seulement’. La Société Générale ayant eu peur que le cours continue de baisser a décidé de tout vendre. N’aurait-il pas simplement fallu tout simplement être patient. Les banques ne nous disent-elle pas d’être patient lorsque nos actions baissent?
La Société Générale a donc crée la perte de 4,9 milliards d’euros alors que Jérôme Kerviel avait juste voulu masquer sa ‘modique’ perte.
Source 20minutes.fr
Le Pèlerin