Le Château de Foix à travers les ages (2/6)
Le mur circulaire défendait la plate-forme où se dressent aujourd’hui les tours. Celles-ci sont au nombre de trois.
La plus petite, carrée, placée au nord, est la plus ancienne. Elle est crénelée et se dresse avec hardiesse et fierté. Elle est construite en petites pierres de grès rectangulaires alternant avec des assises de briques disposées horizontalement. Les murs primitifs, trop faibles, ont été doublés, ce qui a fait obstruer des fenêtres qui étaient ouvertes à l’origine. La cage de l’escalier est placée en dedans. La tour, divisée en plusieurs étages par des planchers, n’a pas de voûtes. L’intérieur est éclairé par de petites fenêtres rectangulaires et d’autres ouvertures formant meurtrières. On ne peut préciser la date de sa construction. Elle est coiffée d’une toiture en ardoise XVème siècle.
La tour du milieu, également carrée, est plus vaste. Contrairement à l’opinion généralement admise jusqu’au siècle dernier, ce n’est pas la tour ronde qui aurait été construite par Gaston Phœbus, mais bien celle-ci qui présente tous les caractères du XIVème siècle. Un vieil escalier intérieur donne accès à la plate-forme. Elle comporte trois étages voûtés : le second et le troisième furent voûtés au xrv* siècle sous l’administration d’Eléonore de Comminges.
Le crénelage de ces deux tours carrées date du XVème siècle. Le corps de logis date de la construction primitive qu’on situe au XIIème siècle : deux sceaux comtaux, l’un de 1229, l’autre de 1241, représentent le château avec ses deux tours carrées.
La tour cylindrique, au sud, est la plus récente, la plus élevée et la plus belle. Son architecture lui donne les caractères de la fin du XVème siècle : l’accolade surmontant la porte du rez-de-chaussée, les moulures des cintres et des meneaux indiquent bien cette époque, ce qui laisse croire qu’elle fut édifiée sous le comte Gaston IV, soit vers 1450. Bonde à l’extérieur, elle est hexagonale intérieurement et comprend six étages, plus une plate-forme. L’étage en sous-sol est carré. Un escalier tournant est construit dans l’épaisseur du mur, côté nord. La porte qui y donne accès se trouve an niveau d’un perron de plusieurs marches en pierre, établi extérieurement sur le sol de la cour. En face de cette porte l’escalier plonge à gauche, vers la base de l’édifice et communique arec une salle obscure qui servait de cachot. Les salles des étages ont des voûtes ogivales sur nervures prismatiques, et de vastes cheminées ornées de tores et de doucines. Elles prennent jour par des fenêtres carrées. La terrasse du faîte, qui a été longtemps recouverte d’un toit conique en ardoise sons prétexte de conservation, présente une ceinture de créneaux saillants de la plus belle exécution, de merlons et de machicoulis; une meurtrière est pratiquée sur chaque merlon. Cette belle tour mesure 42 mètres de hauteur et 39 m 25 de circonférence. On l’appelle couramment Tour Gaston Phœbus, car, avons-nous dit on attribuait, jusqu ‘à ce jour, sa construction à ce comte.
Cette tour ronde est aujourd’hui aménagée en Musée de l’Ariège aux richesses importantes. La salle du premier étage présente les pièces remarquables de l’art préhistorique qui ont été fournies par les grottes ariégeoises : outils, armes, gravures sur pierre et sur os, bijoux, etc. Au deuxième étage on admire les objets d’art des époques gallo-romaine et barbare : sarcophages, sculptures, poteries, monnaies, stèles... Au troisième étage, l’art médiéval et l’époque moderne exposent leurs riches collections : sculptures, chapiteaux, armes, monnaies, poids, sceaux, ferronneries, clefs. Le quatrième étage est réservé au folklore et la tour carrée du milieu va recevoir de l’outillage d’antan.
A suivre
Source : l’Ariège et ses Châteaux féodaux (éditions Résonances)
Suite : Les Querelles autour du château de Foix
Le Pèlerin