Autoroute Est-Ouest
Le Parc d’El-Kala doit être évité
«Le Parc national d’El-Kala doit être évité par le tracé de l’autoroute Est-Ouest», c’est la position de la Direction générale des forêts (DGF), exprimée par le directeur de la protection de la faune et de la flore dans cette institution.
M. Mohamed Seghir Noual qui intervenait sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale, dont il était l’invité de la rédaction, est convaincu que, quelle que soit la décision qui sera prise concernant ce tracé, les zones humides seront épargnées. «Nous avons la certitude que les zones humides ne seront pas touchées par l’autoroute et nous avons rassuré les instances internationales de la Convention de Ramsar sur cette question», précise-t-il.
Les pouvoirs publics, dit-il, sont conscients des obligations découlant des dispositions de la Convention de Ramsar dont la DGF est point focal en Algérie.
Il rappelle qu’une étude d’impact sur le passage du Parc d’El-Kala par le tracé de l’autoroute Est-Ouest est toujours à l’examen au niveau de la DGF et du ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et du Tourisme. Personne, souligne-t-il, n’acceptera que ces zones soient piétinées par l’autoroute. Nous avons des engagements internationaux, ajoute-t-il. M. Noual fait remarquer que des moyens gigantesques sont mis dans les programmes de protection de l’environnement, ce qui montre l’intérêt des pouvoirs publics pour cette question et le rang qu’elle occupe dans leurs priorités. La volonté politique se reflète dans ces moyens financiers.
Intervenant à l’occasion de la journée mondiale des zones humides, célébrée chaque année le 2 février, M. Noual a fait observer qu’un important dispositif législatif est mis en place en Algérie pour la protection de ces écosystèmes : loi portant régime général des forêts et les lois relatives respectivement à l’environnement, au littoral et à la montagne ainsi que la Convention internationale de Ramsar ratifiée par l’Algérie. Il révèle qu’un comité multisectoriel a été mis en place pour définir les mesures de protection des zones humides. Des stations d’épuration des eaux usées seront installées pour éviter la pollution des plans d’eau par les rejets environnants ainsi qu’un dispositif de lutte contre les incendies. M. Noual fait remarquer que le problème essentiel des zones humides est lié au déversement d’eaux usées et le problème n°2 est constitué par les pompages d’eau effectués par les riverains pour irriguer leurs cultures. Le programme de développement rural contribuera à réduire ce phénomène de pompages en offrant une alternative d’approvisionnement en eau aux riverains. Il y va de la bonne santé des zones humides qui attirent annuellement 240 000 oiseaux migrateurs qui transitent par notre pays.
Actuellement, le ministère chargé de l’Environnement procède, par l’intermédiaire d’un bureau d’études canadien, à l’inventaire des zones humides en Algérie. Celles qui sont recensées par la DGF sont au nombre de 1451, dont 742 zones humides naturelles. 42 sites sont de niveau international, classés sur la liste établie selon les critères de la Convention de Ramsar et protégés par des engagements internationaux pris par l’Algérie.
Ces 42 sites couvrent une superficie de 3 millions d’hectares. Des procédures sont en cours pour obtenir la reconnaissance internationale pour 18 autres sites et les inscrire sur la liste Ramsar. L’élaboration des dossiers de classement est financée par les apports du Programme des nations unies pour l’environnement (Pnaud) et le Fonds mondial pour la nature (WWF). Des plans de gestion ont été élaborés pour les zones humides, en particulier celles de Réghaia et de Guerbès.
Source La Nouvelle république
Le Pèlerin