Peter Mandelson à L’expression
«Le manque de transparence freine l’investissement»
L’Expression: L’adhésion de l’Algérie à l’OMC repose-t-elle sur une offre suffisante?
M.Peter Mandelson: Pour le moment, je ne constate aucun obstacle épineux. Il n’y a pas de problème profond de nature à empêcher l’Algérie d’adhérer à l’OMC. Il reste quelques petits problèmes d’ordre technique qu’il faut rapidement régler et d’une manière professionnelle. Je dirai donc que l’offre de l’Algérie est suffisante pour adhérer à l’OMC.
Des problèmes d’ordre technique. Par exemple?
Je ne peux pas vous établir toute une liste sur les mécanismes qu’il faut revoir, ni sur ce qu’il faut faire. Je ne suis pas chargé de cette mission. Mais, j’insiste, notamment, sur deux volets importants.
Il s’agit des domaines de l’énergie et des services. Pour ce dernier, l’Algérie doit profiter de cette conjoncture propice pour promouvoir son économie. Ces deux points pourraient jouer un grand rôle dans les négociations avec l’OMC.
Vous avez déclaré, lors de votre point de presse, que l’Accord d’association «ne fonctionne pas suffisamment bien». Que faut-il revoir?
Je faisais allusion à quelques petits détails que je qualifierais de légers. Sur le plan économique, il y a eu beaucoup de choses qui ont été faites. Là aussi, je parle de quelques problèmes d’ordre technique. Mais, le plus important, c’est la politique commerciale. Il est plus qu’impératif de promouvoir la stratégie commerciale bilatérale facilitant les échanges commerciaux. Quelques éléments d’ordre structurel qui manquent pour enrichir davantage les accords bilatéraux.
Vous avez insisté, aussi, sur l’importance de faciliter les investissements étrangers en Algérie. De quoi se plaignent les investisseurs étrangers en Algérie?
Il faut mettre en place une politique permettant à l’Algérie d’attirer les investisseurs étrangers. Votre pays doit assurer les conditions propices aux investisseurs étrangers. Ces derniers sont préoccupés par plusieurs choses. Il y a le manque de transparence dans les dispositions juridiques, le manque de prévisibilité ou tout simplement le manque de stratégie.
Le plus important et l’essentiel, il faut qu’il n’y ait aucune discrimination dans les dispositions gouvernementales, ni dans les procédures permettant aux investisseurs de s’installer en Algérie. Autrement dit, il ne doit pas y avoir une ségrégation entre l’investisseur européen ou autre par rapport à l’Algérien.
Source L’Expression
Le Pèlerin