Transports. Le nouveau modèle d'Alstom, capable de rouler à 360 km/h, reliera la capitale en moins de 3 heures ... en 2018.
AGV. Paris-Toulouse en 2h30
L'AGV (automotrice à grande vitesse), dévoilé la semaine dernière au centre d'essais d'Alstom à La Rochelle, représente bien la nouvelle génération de TGV. La « référence » a osé le président de la république pour l'occasion.
« La SNCF va lancer, d'ici la fin 2008, un appel d'offres pour renouveler sa gamme de TGV, pour la période 2014-2040 » indiquait, en écho, Guillaume Pepy, directeur général exécutif SNCF.
Avec ses 360 km/h de vitesse commerciale, au lieu de 300 pour les plus rapides des TGV actuels, le petit dernier d'Alstom, « d'une technique révolutionnaire » (1), comme l'a rappelé le PDG d'Alstom, Patrick Kron, est bien placé pour l'emporter (2). Et donc pour relier Toulouse à Paris, dans une dizaine d'années.
L'AGV mettrait alors la Ville rose à moins de trois heures de la capitale, voire deux heures et demi, rendant le train largement concurrentiel de l'avion… en 2018.
Car avant, il faudra réaliser quelque 400 km de nouvelle ligne entre Tours et Toulouse.
Actuellement, 82 % du trafic global entre Toulouse et Paris se fait par la voie aérienne, le train mettant plus de 5 heures pour relier la capitale.
Dans l'optique d'une liaison de moins de trois heures de de la nouvelle gare Matabiau, adaptée au TGV, à la gare Montparnasse, la SNCF pourrait viser alors 80 % du trafic voyageurs. Et rendre définitivement obsolète tout projet de second aéroport.
Du coup, Air France songerait même à affréter ses propres AGV, dès 2010 (date d'ouverture à la concurrence du rail) entre Roissy et Amsterdam, voire entre Paris et grandes villes de province.
voir le diaporama sur le futur AGV
1-La traction de l'AGV ne se fait plus par les 2 locomotives en tête et queue de train mais par transmission directe aux bogies de chaque voiture. D'où un gain d'espace (tous les wagons sont habités) et en accélération et freinage.
2-La concurrence sera acharnée avec Siemens, dont le Velaro roulera dès l'année prochaine à 350 km/h entre Madrid et Barcelone, et avec le Canadien Bombardier, dont le Zefiro devrait flirter avec les 350km/h.
La SNCF est en train d'élaborer le cahier des charges de ses futurs TGV. Guillaume Pepy, directeur général exécutif SNCF, a bien voulu dévoiler quelques-unes des pistes imaginées pour ces trains de l'avenir. Des trendances qui pourraient se retrouver dans la future navette ferroviaire Toulouse-Paris.
Antennes satellite, wifi , serveur propre au train ou portail internet spécifique, sont envisagés sur les TGV nouvelle génération.
Les candidats au renouvellement des TGV devront fournir un système de secours autorisant les trains à circuler même en cas de panne fatale, de façon à dégager la ligne et à éviter tout blocage des autres trains.
La motorisation partagée de l'AGV, facilite la réponse à une telle demande.
«Si un train rentre en atelier, aujourd'hui, c'est dans la majeure partie des cas à cause des toilettes» assure Guillaume Pepy. Les constructeurs travaillent donc à supprimer ce «talon d'Achille du TGV». Des toilettes auto-entretenues sont envisagées. La SNCF réfléchit aussi sur des WC différenciés hommes et femmes.
En quelques heures, on pourra changer la configuration des voitures, de la classe affaires au train touristique.
L'AGV est le premier train au monde à concilier une architecture articulée (bogies disposés entre les voitures) et une motorisation répartie (moteurs placés sur les bogies). L'association de ces technologies présente des avantages en termes de sécurité, confort et espace mais empêche la configuration «duplex». Recyclable à 98%, l'AGV rejette 2,2 gr de CO2 par passager au km (30 gr pour un bus, 115 pour une auto, 153 pour un avion).
Guidées par les lois de l'aérodynamique, les lignes de l'AGV, dessinées par le designer Alstom Xavier Allard, expriment puissance et fluidité. A l'avant, l'immense verrière monospace, les doubles optiques et les passages élargis au-dessus des bogies incarnent la personnalité du train, taillé pour la grande vitesse. L'AGV ne consomme et ne fait pas plus de bruit à 360 km/h que le TGV actuel à 300.
L'AGV est conçu pour pouvoir s'adapter aux besoins spécifiques des opérateurs et aux caractéristiques des lignes ferroviaires internationales. Agencement intérieur totalement modulable et rames de 7, 8, 11 ou 14 voitures. Sa capacité peut ainsi passer de 250 à 650 passagers.
Source : La Dépêche du Midi
Le Pèlerin