L’identité c'est la culture - Les sculpteurs
Paul Belmondo
Comme Paul Belmondo, très connu (et père de l'acteur Jean-Paul Belmondo), un autre sculpteur fut aussi prix de Rome: André Greck, né en 1912 à Alger, mort à Paris en 1993. Ses œuvres sont visibles dans plusieurs musées de France (dont celui de la Culture algérianiste, à Perpignan, le Cercle algérianiste ayant ce souci de garder trace des œuvres, de les faire connaître), ses enfants ayant choisi de ne pas les laisser errer dans le commerce de l'art. Et si certaines, de l'atelier, ont été perdues au moment de l'exil, beaucoup demeurent en Algérie (musées et monuments, à Alger, Constantine, Oran et autres lieux). Dans un des livres qui lui est consacré, un entretien passionnant avec ses trois enfants replace l'œuvre dans l'histoire de sa communauté, de son peuple, de la création dans la lumière de sa ville natale, à l'adaptation à une autre vie à Paris, au-delà de la déchirure (il enseigna à l'École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris).
Pour le découvrir et savoir où voir ses œuvres, on peut donc lire André Greck, sculpteur, ouvrage collectif aux éditions des Amis du musée des années 30, dont la bibliographie, très riche, permettra d'aller plus loin. On pourra lire de nombreuses citations tirées du journal de l'auteur, comme celle-ci: «La seule chose de solide en art, c'est la souffrance. ».
Marcello-Fabri
On doit évoquer aussi, à travers des livres, un créateur multiple, écrivain et peintre, pour ne citer que deux aspects de son œuvre: Marcello-Fabri, né en 1889 à Miliana, en Algérie, et mort en 1945. «Je suis né d'un père et de livres », a-t-il écrit. Il s'appelait Marcel-Louis Faivre, il a choisi de traduire son nom en espéranto pour affirmer des valeurs de fraternité humaine mondiale, et se rapprocher des peuples d'Algérie, de sa rive de naissance, en Méditerranéen, qu'il était profondément. C'est lui qui écrivit le poème « Nostalgérie », pendant un long séjour à Paris (années 1920-25) et le publia en 1938: on y lit la douleur du peintre privé de sa lumière et des couleurs du pays. Sur lui on dispose de peu d'ouvrages pour le moment, mais on peut lire celui de son fils Marcel Henri Faivre, compositeur, Marcello-Fabri, Paysages d'Alger, éd. Santa Maria. Simone Rinaudo a consacré un chapitre à l'artiste dans le livre collectif Algérie, ses langues, ses lettres, ses histoires. Dans îles, fil d'Ariane, elle a regroupé des écrits de ce créateur multiple.
Pour terminer cette évocation, une référence : Les artistes de l'Algérie dictionnaire des peintres, sculpteurs, graveurs, 1830 1962, Bernard Giovanangeli Éditeur Association Abd-El-Tif, 2001.
Mais ne pas oublier le cinéma, la photographie, les créations graphiques, la chanson, la musique, l'humour, les variétés, et les rats marginaux, comme l'art postal. Des films ont d'ailleurs une valeur symbolique forte, comme La Famille Hernandez de Geneviève Baïlac, ou Le coup de sirocco d'Alexandre Arcady. En marge du cinéma de grande diffusion, un Algérien et Pied-Noir, Jean-Pierre Lledo, pose des traces subjectives ne sorte d'ethnologie de l'identité entre deux rives (Algéries, mes fantômes. Un rêve algérien). Il interroge les parts occultées de l'histoire commune.
Ces deux Œuvres ci-dessus sont de Meriem Clavel, Calligraphies, «Être graphique, mon corps d'Orient ».
A suivre……
Nota : Ce texte tiré de l’œuvre ci-dessus indiquée est diffusé à des fins de vulgarisation de la culture Pied-Noir.
Que les auteurs en soient remerciés.
Votre serviteur un Pied-Noir d’Hussein-Dey se retrouve dans les propos de ce document.
Le Pèlerin