Ancely. Après une boucherie et un magasin d'informatique, la supérette plie boutique ce lundi. Les habitants se mobilisent.
Le quartier veut garder ses commerces de proximité
La fermeture successive de commerces inquiète la population d'Ancely
Lundi 18 février à midi : fermeture ». L'écriteau est apposé sur la caisse de la petite supérette Proxi du quartier d'Ancely. Il est sans appel. Les rayons sont déjà à moitié vides. Chantai Reynaud, gérante avec son mari depuis 7 ans s'avoue attristée. « La décision vient d'en haut. On ne nous a pas demandé notre avis. Aujourd'hui, on attend un nouveau point de chute ». Leur histoire a un goût de déjà vu. Chantai sort un article de journal daté de 2001. Avec les mêmes mots : « un rideau qui se ferme », « pas assez rentable ». C'était à Muret. Dans les deux cas, Chantai et Jacques avait un chiffre d'affaire à assurer. « Nous ne le faisions pas et ne l'avons jamais fait, assure-t-elle. Le commerce ne fermait pas parce qu'ils espéraient une amélioration».

Elle évoque «la concurrence des supermarchés ». Elle évoque aussi l'association de quartier Rêva qui propose aux personnes âgées de les amener dans ces mêmes grandes enseignes. « Alors que c'était une grosse partie de notre clientèle. Et que nous faisions aussi les livraisons », commente-t-elle.
« Des prix trop élevés »
À quelques pas de là, sur le petit marché, se trouvent Pierre Lacaze, secrétaire départemental du parti Communiste ainsi que des membres d'associations locales. Parmi elles, Marguerite Corbière, une des responsables de l'association Rêva. Elle explique que cinq à six personnes par jour en moyenne utilisent ce service de transport. « Mais ce n'est pas juste de dire que nous sommes responsables de la fermeture de ce commerce. Les prix y étaient trop élevés, pour les personnes âgées comme pour les autres. Et notre service existait bien avant. L'association se bat aujourd'hui pour le maintien d'une supérette dans le quartier. Mais
avec des prix raisonnables», ajoute-t-elle.
Un Intéressé pour La Superette
« La fermeture de ces commerces rend la vie du quartier plus difficile », commente Pierre Lacaze. « C'est un lien social qui s'éteint avec eux. Nous avons fait des démarches pour le maintenir et pour que les locaux soient occupés par des commerces». La société Les Chalets, propriétaires des locaux, assure prospecter
pour les relouer. « Nous avons quelqu'un qui est intéressé pour reprendre la supérette. Une étude de marché est en cours. Nous avons aussi un contact pour un pressing dans un des autres locaux». Quittant le « centre commercial » d'Ancely, comme il est qualifié par les habitants, la route mène vers Toulouse. Quelques centaines de mètres suffisent pour voir apparaître ce que l'on appelle communément «un centre commercial »... Sans commune mesure. Jean-Baptiste Miquel« Il n’y a rien pour nous »
«Des difficultés sont là dans le quartier.-incivilités, dégradations. Il ne faut pas que la situation se dégrade», affirme Pierre Lacaze «II faut maintenir le dialogue, et refuser l'épreuve de force», renchérit Gustave, habitant du quartier. Ils s'accordent sur le manque de locaux.de structures, et d'activités dans le quartier. «La MJC, par exemple, n'est accessible que jusqu'à 13 ans», illustre Pierre Lacaze.
Quelques jeunes du quartier sont installés quelques mètres plus loin. Ils reconnaissent l'existence de tensions. «On est souvent en conflit avec des personnes du quartier. Mais il faut constater que peu de choses sont faites pour nous. On n'a pas de salle, pas de terrain de foot. Rien», expliquent-ils.
Des gens passent leur temps à nous guetter à leur fenêtre alors qu'on ne fait rien de mal. Certains ont barricadé les entrées d'immeuble. Et tous les soirs, la police passe. Ils nous connaissent par coeur.
Tout est lié : la mauvaise réputation, la police, les gens qui n'ont plus envie de venir, et les commerces qui ferment. Ça nous embête aussi de voir les rideaux se baisser.» Voilà au moins un point sur lequel tout le monde semble s'accorder.
PS: Votre serviteur habite à Ancely…Il a interviewé quelques personnes sur Ancely…Ils n’étaient pas contents du contenu de cet article et ont assuré qu’un démenti serait produit…
Il est vrai que chacun a sa vérité et que la paix ne peut venir que d’un dialogue entre les parties….reste à savoir où et quand ?
Affaire donc à suivre………
Source La Dépêche du Midi
Le Pèlerin