Le directeur et le chroniqueur d’El Watan condamnés à deux mois de prison ferme Stupeur et incompréhension chez la corporation des journalistes
La cour d’appel de Jijel a rendu avant-hier sa décision dans le procès en appel opposant le wali de Jijel au directeur du quotidien El Watan, Omar Belhouchet, et au chroniqueur Chawki Amari.
Les deux journalistes d’El Watan ont été condamnés à une peine de deux mois de prison ferme et le versement solidairement de la somme d’un million de dinars au wali, représentant les dommages causés à la partie plaignante. C’est une chronique intitulée «Un bel été à Jijel», écrite par Chawki Amari et publiée dans l’édition du 17 juin 2006 du quotidien El Watan, qui a provoqué l’ire du wali qui avait déposé une plainte. Une condamnation par défaut à trois mois de prison ferme, est tombée en date du 24 décembre 2006 et l’affaire avait été jugée le 6 mai 2007 au tribunal de Jijel, après l’introduction d’une opposition par l’auteur de la chronique et le directeur de la publication d’El Watan.
Maître Zoubeir Soudani, avocat des deux journalistes, avait fait remarquer, lors de ce procès, que tout ce qui est artistique est excessif, et insisté sur la bonne foi des journalistes.
Cette condamnation a eu un effet foudroyant sur la corporation et soulevé beaucoup d’interrogations sur la marge de manœuvre qui échoit au journaliste dans l’exercice de son métier d’informer.
Suite à cette condamnation, la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH) a rendu public, hier, un communiqué dans lequel elle exprime sa solidarité à l’égard des deux journalistes ainsi qu’à l’ensemble de la presse écrite. La LADDH «qui milite pour la dépénalisation du délit de presse», lance un appel pour «une large mobilisation dans la société civile en faveur des libertés». K. A. B.
Source Le Jeune indépendant
Le Pèlerin