Alger est classée troisième ville la plus sale au monde
Alger est classée troisième ville la plus sale au monde. Une telle place n’honore ni l’Etat ni les citoyens algériens. Elle démontre tout simplement l’échec de toute la politique environnementale menée, jusque-là, par les pouvoirs publics. Les campagnes de sensibilisation, les conférences, les journées d’étude, les rencontres et les séminaires organisés à coups de milliards, par le ministère de l’Environnement, n’ont toujours pas atteint les résultats escomptés. En effet, la protection de l’environnement est une mission qu’on ne peut confier à un seul ministère, mais nécessite l’implication de l’ensemble des acteurs de la société. Sans la participation effective des citoyens, la tâche ne sera que compliquée, voire impossible. A ce sujet, il faut souligner que les citoyens demeurent insensibles aux différentes campagnes menées, depuis des années, par le département de M. Rahmani. La campagne contre le sachet noir en est une parfaire illustration. En effet, après avoir disparu de nos magasins, le sachet noir est de retour depuis quelques mois.
La protection de l’environnement doit se tailler la part du lion dans le programme scolaire, car l’éducation à l’environnement est une partie intégrante à la citoyenneté. A cet effet, il faut dispenser aux élèves une formation de qualité. Cela nécessite de grands efforts du ministère de l’Education nationale, car même l’éducation religieuse qui incite à la propreté ne semble avoir aucune influence sur le comportement des élèves qui continuent à jeter leurs déchets dans les salles de classe… Malheureusement, un tel comportement n’est pas étranger aux adultes. Nombreux parmi ces derniers jettent des déchets par les fenêtres de leur maison, alors que des poubelles existent. Inventé, en 1884, par le préfet de Grenoble, Eugène Poubelle, ce récipient n’est toujours pas utilisée dans notre pays. Aujourd’hui, le citoyen doit être obligé d’utiliser la poubelle au risque de se voir infliger des amendes et des sanctions exemplaires. Faut-il rappeler que seul le retrait de permis de conduire a obligé les conducteurs algériens à utiliser la ceinture de sécurité ? La sensibilisation doit être suivie d’actions concrètes.
L’initiative prise par le ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement de désigner des personnalités du monde du sport et de l’art comme «ambassadeurs» du nouveau plan marketing «Environnement 2008», lancé hier à Alger, aura-t-elle un quelconque effet sur les citoyens ? M. Rahmani croit que le meilleur moyen de faire passer des messages en direction du citoyen et de l’entreprise, c’est d’utiliser les gens les plus crédibles, notamment les vedettes du sport et de l’art. L’utilisation des stars dans des campagnes de sensibilisation est une technique qui a fait ses preuves dans les pays développés. Dans notre pays, la protection de l’environnement nécessite plutôt la déclaration d’une guerre à tous les pollueurs. La «diplomatie» par la désignation d’«ambassadeurs», même crédibles, n’aura aucun impact sur le citoyen. L’opération fera, par contre, le bonheur de l’entreprise de publicité spécialisée dans le marketing et la communication qui la mènera.
Source La Tribune
Le Pèlerin