Tribunal - L'opération « Arc-en-ciel » luttant contre la cyber-criminalité attrape un « petit poisson ».
Le technicien téléchargeait des images pédophiles
La pêche au gros attrape parfois des « petits poissons ». C'est le cas de ce technicien dans l'aéronautique de 26 ans qui s'est fait interpeller pour « détention d'images à caractère pédo-pornographiques » lors de l'opération internationale « Arc-en-ciel. » Ce coup de filet visait à traquer des cyber-criminels à caractère pédophile dans toute l'Europe. Les forces de l'ordre recherchaient sur tout le territoire, des individus ayant consulté 13 fichiers pédophiles déterminés. À Saint-Gaudens, le prévenu n'en avait aucun, même s'il n'était pas exempt de tout reproche. Ce jeune homme renfermé a avoué aux gendarmes le téléchargement de photos de jeunes filles, « dans des positions de charme », dont certaines seulement âgées d'une dizaine d'années. Il a également reconnu être un consommateur assidu de sites à caractère pédo-pornographique, à raison d'une fois par semaine en moyenne.
Une activité sexuelle de substitution
Le prévenu est apparu très stressé devant le tribunal correctionnel hier après-midi. Il a reconnu les faits sans difficulté et explique qu'il « n'avait pas conscience de ce qu'il faisait ». « J'ai dérapé », regrette-il auprès du président du tribunal. « L'arrestation et la garde à vue m'ont rappelé les limites », poursuit-il. Comme l'a fait remarqué son avocate Me Martine Esparbié-Catala, « de sa propre initiative, il a commencé un travail avec un psychologue pour comprendre les raisons de ce dérapage ». L'expert psychiatrique a d'ailleurs confirmé qu'un suivi psychologique pouvait permettre au jeune homme de mieux comprendre ses difficultés relationnelles et de favoriser son insertion dans la société. Pour l'expert, il s'agit d'une « activité sexuelle de substitution, sans pathologie psychiatrique ».
Le juge Roussel a rappelé que « toutes les pulsions ne sont pas faites pour être satisfaites » et que « plus on est dans le monde virtuel, moins on est dans la réalité ». La procureure, Brigitte Lanfranchi, a requis une peine d'emprisonnement de 18 mois avec sursis, ainsi qu'une mise à l'épreuve. Elle a également demandé un suivi psychologique. Son avocate a demandé que la peine ne soit pas inscrite sur le casier judiciaire afin de ne pas marquer l'insertion professionnelle du prévenu.
Le jugement a été mis en délibéré.
Le prévenu avait téléchargé plusieurs images mettant en scène des jeunes filles d'une dizaine d'années.
Source La Dépêche du Midi
Le Pèlerin