Alimentation
Notre santé dépend du contenu de nos assiettes
Le syndrome de la malbouffe répondu dans les pays occidentaux n’a pas épargné l’Algérie ces dernières années. La restauration rapide fait des émules et la gastronomie a été sacrifiée sur l’autel de la rapidité et du bon prix.
Par commodité ou plus par habitude, l’Algérien mange de plus en plus mal : pizza noyée sous une tonne de mayonnaise, chawarma et frites constituent l’essentiel des repas pris à l’extérieur. Le nombre de fast-food augmente en même temps que les chiffres des personnes atteintes d’obésité, des affections digestives mais aussi des accidents cardiovasculaires. Les changements qui ont ébranlé la société n’ont pas épargné l’alimentation. Pressé, stressé, l’Algérien mange n’importe quoi, pour peu que ça ne soit pas trop cher, pas trop loin de son lieu de travail. Les lieux sont sales, la main du serveur pas trop belle à voir ? Rien ne l’arrête. En quittant son lieu de travail, l’université, le collège ou le lycée, il se dirige vers les fast-food. Derrière le comptoir, les vendeurs suent, s’essuient le front et continuent de servir. La scène parait normale pour tout le monde.
Et pourtant en changeant certaines habitudes et en prenant soin du contenu de notre assiette, on pourrait quitter la vie en bonne santé et à un âge avancé. Le but est en effet de réduire la fréquence de ces maladies d'autant plus dévastatrices que l'on vit plus vieux et que l'on a le temps de les développer : l'obésité des enfants et des adultes qui ne cesse de croître, favorisant l'installation plus précoce de certains cancers et des troubles cardio-vasculaires. Toutes ces affections, qui furent un temps justement baptisées «maladies de civilisation», sont liées à l'alimentation et au mode de vie actuels. On ne consomme pas assez de légumes et de fruits, d'où un manque de vitamines, de sels minéraux et de fibres. En ce qui concerne le sel, une action doit être envisagée pour nous habituer peu à peu au goût des aliments peu salés. L’autre geste santé c’est d’inciter les enfants à manger des fruits plutôt que des gâteaux et des bonbons, l'autre à boire de l'eau plutôt qu'une boisson sucrée. Des féculents, il faut en prendre, c’est-à-dire le pain, les pâtes, le riz, les pommes de terre et les légumes secs. Ils sont inscrits comme riches en glucides lents et bénéfiques.
La sédentarité qui a peu à peu envahi notre société est aussi responsable du désordre nutritionnel dans lequel nous vivons. D'où une recommandation particulière, fort simple : celle de marcher au moins 30 minutes, plutôt de façon rapide. Ce qui n'a rien de vraiment difficile : il suffit de garer sa voiture un peu plus loin et de se dépêcher pour ne pas être en retard ! Quant aux enfants, pourquoi, dès qu'ils sont en âge de le faire, n'iraient-ils pas à l'école à pied ? Consommer moins de produits industriels, plus de légumes, de fruits, de pain et de céréales, moins se servir de sa voiture au profit de la marche cette nouvelle attitude de vie a l'avantage d'être bénéfique pour la santé. La meilleure solution sur le plan diététique mais aussi économique serait de prendre chaque matin une boîte contenant les restes du dîner de la veille !
En conclusion
A la question de savoir si l’Algérien sait manger, on s’abstiendra pour une fois d’être catégorique. Conditionné, mal payé, il est presque normal de voir des nuées de personnes se ruer sur les fast-food avec une seule envie : atténuer la sensation de la faim. Les puristes, les adeptes de la cuisine saine peuvent répliquer qu’on peut manger sainement en dépensant moins. Comment ? En trimbalant. C’est certes contraignant mais beaucoup moins risqué. Au Japon, c’est même une tradition séculaire. Les patrons des grandes boîtes ne mangent que ce que leurs épouses préparent et envoyé avec des porteurs attitrés. Ils font du porte-à-porte, et à midi, la petite gamelle est entre les mains de son destinataire. Avis aux amateurs.
Source Horizons
Le Pèlerin