Le tourisme, économie d'avenir
Dans un monde qui bouge sans une minute de répit, les grands pays se livrent à une course effrénée. Et malheur aux retardataires et aux perdants, surtout à ceux qui gaspillent le temps qui n’a pas de prix ! Il est doublement compté à de nombreux pays du Sud qui collectionnent tous les retards dans la gouvernance, la recherche scientifique, l’indépendance alimentaire, la formation, l’égalité des sexes, l’extension des libertés démocratiques, etc. L’économie est de plus en plus gérée par la connaissance et le savoir, le politique par l’autonomie et la décentralisation de la décision, le sport est managé par des professionnels, des spécialistes de la nutrition et des tenues qui élèvent le niveau des performances, le tourisme et la culture le sont par des industries, des banquiers en devenant des économies à part entière et hautement rentables. Après des décennies d’une léthargie préjudiciable pour tout le pays, le secteur du tourisme bouge et annonce des changements, initie des mutations qui peuvent, sur la durée, insérer l’Algérie dans l’économie du tourisme, du moins au Maghreb et, éventuellement, dans le pourtour méditerranéen riche en puissances touristiques qui s’imposent comme destinations prisées. La Tunisie, le Maroc sont aujourd’hui, à juste raison, considérés comme des directions appréciées par des touristes du monde entier, qui y trouvent exactement ce qu’attend le visiteur occidental ou le riche «frère» arabe frustré de beaucoup de plaisirs dans son propre pays.
Le 7 mai 2008, M. Cherif Rahmani, ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et du Tourisme, a installé le comité national du plan qualité tourisme. Conscient de l’évolution qualitative du tourisme dans le monde, le ministre a fortement insisté sur exactement ce qui fait la différence entre les entreprises et les pays qui ont une vocation touristique, parmi lesquels il y a ceux qui réussissent, ceux qui échouent et d’autres qui ont de sérieux atouts mais qui sont dilapidés, inexploités, ou qui ne sont plus des atouts avec le temps. Les possibilités de l’Algérie ont été récitées depuis 1962 par des générations de cadres, depuis l’époque où le Club Med était à Tipasa. Depuis de l’eau de mer a coulé et des bunkers hideux ont remplacé les complexes dessinés par M. Pouillon. Le béton et les herses caractérisent de nombreux bords de mer d’où sont bannis les nationaux et, bien entendu, les touristes étrangers. On défigure avec enthousiasme ! Avec le reflux considérable du terrorisme, le prix du baril qui atteint chaque semaine un nouveau record, l’Algérie semble vouloir considérer la question du tourisme pour ce qu’elle est, une économie dont les ressources sont : les premières sont éternelles, et les secondes sont renouvelables en termes de flux touristique et d’apports en devises. La nature a doté le pays d’un nombre de sites d’une grande beauté, diversifiés et accessibles. Que manque–t-il ? Juste l’essentiel qui doit être le produit du travail et de la création humaine. Un réseau d’infrastructures d’une à cinq étoiles, des transports performants (TGV, métro, bus, avions, bateaux), des festivals culturels permanents dans tous les genres sur tout le territoire, la plus grande ouverture et toute la tolérance pour séduire la clientèle étrangère et conserver la nationale qui sort chaque été… Les ingrédients sont connus en Tunisie, au Maroc, en Espagne, en Turquie, en France pour satisfaire le tourisme intérieur et attirer les consommateurs étrangers.
Cependant, «le réseau de la qualité» dont parle M. Cherif Rahmani ne dépend pas de son seul département. Le secteur privé et la totalité du gouvernement sont concernés pour convaincre un, deux ou cinq millions de touristes par an. Ces derniers sont comptés et comptabilisés comme les barils, et il y a un seuil de crédibilité.
Source : El Watan
Le Pèlerin