Algérie - La Kabylie dans la gueule du loup
Banditisme, Terrorisme Et Chômage (2/3)
Suite de l’article d’hier….
0,05 litre de lait/jour pour chaque citoyen
Malgré les efforts consentis par l’Etat pour relancer le secteur de l’agriculture, son essor reste cependant très loin. Les causes sont diverses et généralement elles n’ont rien à voir avec la gestion de ce secteur. Elles sont essentiellement liées à la nature et la sociologie de la région. La wilaya n’assure même pas son autosuffisance.
La production laitière représente un exemple édifiant en la matière. Pour environ 3 millions d’habitants, 65 millions de litres sont produits chaque année, soit près de 179.000 litres par jour. Ce chiffre indique que l’habitant ne dispose que de 0,05 litre journellement. C’est dire à quel point la situation est précaire et que le secteur de l’agriculture est loin d’être un chapitre essentiel du développement.
La surface agricole utile (SAU) de la wilaya est très réduite. Elle est estimée à 98.725 ha. Elle ne représente que 33% de la superficie totale de la wilaya et 38% de l’ensemble des terres affectées à l’agriculture (258.253ha). La répartition de la SAU par comme les nombreuses autres pratiques propres à la Kabylie, sont capables de produire une mune fait ressortir que la grande partie est située en zone montagneuse sur des attractivité pour les touristes du monde entier. Mais, au-delà des chiffres, existent des réalités amères au vu de ce que sont devenus ces trésors.
Les complexes touristiques du littoral sont à l’abandon ou bien cédés à des prix qui ne reflètent guère la volonté de développer ce secteur dans la wilaya. Les complexes appartenant aux privés n’ont pas fermé mais leur situation n’est pas meilleure pour autant. A Tigzirt, à titre d’exemple, ne demeurent fonctionnels que les bars, les snacks et les réseaux de prostitution qu’ils ont engendrés.
Quelles sont donc les raisons qui ont participé à la décadence, voire à la ruine du tourisme? Tout d’abord, Il convient de signaler que la tragédie nationale vécue par notre pays n’a pas nui uniquement aux sites touristiques de la wilaya de Tizi Ouzou, mais à toute la dynamique du développement touristique à l’échelle nationale. Durant les années 90, la RN24 qui relie les villes côtières de la wilaya à Boumerdès à l’ouest et Béjaïa à l’est, était quasiment infréquentable.
L’activité terroriste de cette décennie dans le massif forestier de Mizrana, empêchait toute volonté de se rendre aux plages de Tigzirt et Azeffoun par l’ouest. Ce n’est cependant pas uniquement cet axe routier qui en a souffert mais également la RN72 qui relie la côte à la capitale du Djurdjura, Tizi Ouzou. Ainsi donc, c’était tout le littoral qui tombait dans un enclavement mortel pour le secteur.
Le tourisme de montagne n’en est pas, lui aussi, sorti indemne. Le massif forestier du Djurdjura comme celui de l’Akfadou qui était le paradis des touristes étrangers et nationaux, s’est vu envahi par ces groupes terroristes. Ajouté à cela, le banditisme qui clôt ce tableau noir. Par ailleurs, même sans ces menaces, le secteur du tourisme serait en souffrance.
Les complexes étatiques qui s’en allaient l’un derrière l’autre laissaient le terrain au privé qui était encore loin du professionnalisme nécessaire.
Le manque de main-d’oeuvre qualifiée dans le domaine du tourisme a aussi joué un rôle considérable dans la dégradation de la situation du secteur.
Avant l’entrée de notre pays dans l’économie de marché, l’activité industrielle dans la wilaya était dominée particulièrement par quatre unités de production d’importance nationale, implantées le long de la vallée du Sébaou. Dans la zone industrielle de Oued Aïssi, la plus importante de la wilaya avec celle de Draâ Ben Khedda, il y avait cette usine de production d’appareils électroménagers, l’Entreprise nationale de l’industrie électroménagère (Eniem). Cette unité qui résorbait le chômage, employait 2385 ouvriers.
Source l’Expression
Le Pèlerin