Algérie - La Kabylie dans la gueule du loup
Banditisme, Terrorisme Et Chômage (3/3)
Suite de l’article d’hier….
Il était une fois la Cotitex...
A quelques kilomètres de là, à Fréha, l’Enel produisait des alternateurs, des transformateurs et des groupes électrogènes avec un effectif de 774 ouvriers. Cependant, le plus grand complexe industriel de la wilaya a été dissous. Au temps de ses capacités maximales, ce complexe industriel, un des plus grands en Afrique, employait des milliers d’ouvriers. Dans ce paysage industriel de la wilaya qui s’effritait peu à peu, l’on pouvait également dénombrer l’unité de meubles de Taboukert qui fabrique à Tizi Rached, les meubles de luxe et de style en employant 408 travailleurs.
Ce secteur industriel étatique est aujourd’hui en train de disparaître en laissant le terrain à un secteur privé incapable de constituer un pôle industriel compétitif. Jusqu’à aujourd’hui, ce dernier demeure au stade de la PME-PMI sans pouvoir bâtir une industrie du secteur privé égale à celle qui vient de s’effriter. Ces sociétés privées qui profitent du manque de contrôle de l’inspection du travail omettent souvent d’expliquer qu’elles n’ont pas le statut de sociétés industrielles capables de résorber le chômage. Car, en l’état actuel, ces dernières, en employant moins de 250 ouvriers, relèvent encore de la petite et moyenne entreprise.
Le Comité d’action, de localisation et de promotion de l’investissement et des réserves foncières (Calpiref) qui regroupe l’offre foncière de la wilaya, et la Société de gestion immobilière (Sogi) en charge du dossier de la promotion de l’investissement font face à une multitude d’obstacles. Il a été constaté l’inexistence de la culture de l’investissement. De nombreux investisseurs se sont reconvertis en spéculateurs immobiliers après avoir acquis des assiettes foncières. Au niveau de la zone industrielle de Oued Aïssi, 15 affaires liées à ce trafic opposent cet organisme aux partenaires.
D’autre part, la région qui est la plus riche en matière d’apport de l’émigration, est la plus pauvre alors que dans d’autres pays comme l’Espagne et le Portugal, cette manne a mis ces deux pays au premier rang de l’Union européenne.
Les multiples dispositifs au profit des jeunes tels que l’Ansej et la Cnac, à titre d’exemple, auraient transformé cet apport considérable de l’émigration en financement mixte pour la relance de l’économie locale.
Toujours dans le même chapitre, les foires économiques qui sont un stimulant par les rencontres qu’elles favorisent, devaient être organisées en parallèle avec l’entrée de notre pays dans l’économie de marché. Cela aurait pu donner à la wilaya des opportunités pour attirer des investissements nationaux et étrangers.
De plus, cela nous mène à un autre problème majeur qui bloque totalement toute initiative d’investir dans la wilaya. Les parcelles de terrain appartiennent à des propriétaires privés qui ne peuvent pas les vendre à cause de leur nature juridique. L’indivision des terres entre les membres d’une famille engendre des lenteurs administratives qui font fuir les investisseurs.
Le foncier privé en indivision demeure donc un obstacle pour les pratiques économiques internationales.
A côté de ces obstacles majeurs, le rôle de l’Etat dans l’élaboration de stratégies globales de développement des régions a ignoré la wilaya.
Les spécialistes en économie estiment que la région devrait bénéficier d’un plan Andi dont a bénéficié le Sud. Ce plan qui procure des aides aux investisseurs par des exonérations de taxes diverses pourrait apporter des fonds privés dans la wilaya. A l’exemple du Grand Sud, la wilaya de Tizi Ouzou, vu sa situation, a un besoin pressant de ce genre de plans
Fin
Source l’Expression
Le Pèlerin