«De la tolérance en Algérie» de Barkahoum Ferhati
Systeme du plus vieux metier
du monde avant 1962
Phénomène, social remontant à la nuit des temps, le plus vieux métier du monde a toujours été entouré de tabous. Société puritaine et austère oblige.
Dans son livre, Berkahoum Ferhati évoque la prostitution en Algérie, l’esclavage sexuel durant la colonisation et ses maisons closes «Dar El kbira» dans le langage familier de la population, «hanout», «BMC», quartiers réservés, autant de dénominations définissant l’activité des filles publiques “Bnates beylik”. Elles étaient là et sont encore ces créatures forcées par un destin malheureux à vendre leurs charmes.
Mme Ferhati, universitaire, chercheuse, a brisé le silence, fait sauter les verrous par son étude sur une “profession” damnée par les bien pensants et accréditée par l’armée française qui dès son installation en Algérie a «songé» aux loisirs de ses troupes en créant les maisons closes dans toutes les villes de garnison et autres villes du pays à l’exemple de Bou Saâda, Constantine, Sidi Bel Abbès, Biskra…
Les filles de Ouled Naïl, les Aaziraiates des Chaouias, les Ouled Amer des monts de Sétif et les filles des Ouled Ourabah de la région bougiote sans parler des prostituées de la Casbah d’Alger et d’autres grandes agglomérations qui faisaient un métier «contraire aux valeurs» de la société dont elles étaient issues mais «utilisées» et réglementées et hiérarchisées par l’administration française. «L’arrivée massive des troupes favorisait l’augmentation des filles» et favorisait «la mise en évidence de la prostitution indigène».
L’étude de recherches et ouvrage de Barkahoum Ferhati, par une approche critique et concise, met en évidence ce qu’on appelle aujourd’hui communément «le commerce du sexe» et qui a été une autre forme de colonisation du pays dès lors que deux décennies après, des mesures ont été prises pour «mettre en place un système de prostitution». «Une prostitution indigène et barbare et une prostitution européenne civilisée». S’appuyant et se référant rigoureusement sur une documentation complexe, l’auteure, à travers les quatre chapitres de cet ouvrage étude, fait une chronologie et l’institution «en pays colonisé» du plus vieux métier du monde.
La réalité de la prostitution en Algérie de 1830 à 1962, ces espaces «que l’on attribuait aux filles publiques s’organisait autour de règles bien définies, l’inscription, la vie sanitaire, la radiation».
Concernant cette dernière étape, l’auteure écrit ; «autant il était facile de s’inscrire au registre, autant il était difficile d’en être rayée». C’est dire que si en France on s’attelait à faire régresser les maisons closes, en Algérie, l’administration coloniale n’a pas jugé utile d’étendre la loi du 13 avril 1946 à l’Algérie. «Pour le pouvoir d’Alger, il n’était pas question d’appliquer cette loi, car son application mettait en danger la santé publique».Dans sa conclusion, Berkahoum Ferhati se réfère à la prostitution actuellement en écrivant : «Depuis 1962, on assiste à une alternance des discours sur la prostitution, tantôt moralisateurs, tantôt prétextant des objectifs de promotion de santé publique…avec des moments de pause où l’existence de la prostitution est …niée».
Source Horizons
Le Pèlerin
Fethi 25/04/2009 11:40
Le Pèlerin 25/04/2009 19:11
Fethi 23/04/2009 17:34
Le Pèlerin 23/04/2009 23:25
bbbphile 22/04/2009 19:05
Le Pèlerin 22/04/2009 21:56