Saïd Sadi et le remaniement ministériel
L’extraction d’Ahmed Ouyahia à la routine partisane pour lui confier de chapeauter de nouveau l’action de l’exécutif précise une intention du pouvoir à réviser la Constitution. Le président du RCD, Saïd Sadi, qui a présidé jeudi aux travaux du conseil national du parti, a estimé qu’il y a franchement un risque d’aller vers le remodelage du texte constitutionnel.
Sofiane Aït-Iflis - Alger (Le Soir) - Le premier responsable du RCD comprend la nomination d’Ahmed Ouyahia à la chefferie du gouvernement en remplacement de Abdelaziz Belkhadem comme la traduction d’une vente concomitante, c'est-à-dire qu’Ouyahia, qui aura à conduire le chantier devant permettre à Bouteflika de rester à El-Mouradia au-delà d’avril 2009, est, en retour, assuré de promotion. Si ce n’est cela, Saïd Sadi a considéré que le changement intervenu à la tête du gouvernement ne travaille pas à régler la crise. Une crise qualifiée de critique et dont la résolution «ne semble pas constituer la préoccupation du gouvernement». Le président du RCD a estimé d’ailleurs que la vie politique nationale est suspendue du fait de l’éventualité de la révision constitutionnelle. Il a, en outre, déploré que Belkhadem ait été démis de ses fonctions sans qu’il n’y ait eu à présenter le bilan de son gouvernement devant le Parlement. Au sujet du nouveau chef du gouvernement, Saïd Sadi a rappelé qu’il a voté toutes les lois liberticides, dont l’amendement du code pénal en 2001, et qu’il est qualifié d’éradicateur alors qu’il soutient la charte pour la réconciliation nationale. Du président Bouteflika, il a dit qu’il «est un Mugabe soft». Le président du RCD s’est déclaré inquiet de la situation sociale. Il prévoit une tempête sur le front social. Il a déploré, ce disant, que les syndicats autonomes ne jouissent pas la considération du gouvernement, alors qu’ils sont des partenaires sociaux et qu’ils ont un rôle à jouer dans le règlement des conflits sociaux. Cela étant, Saïd Sadi a rendu compte devant le conseil national du parti de ses déplacements aux USA, au Canada et en Europe. Des périples qu’il avait consacrés à plaider l’impératif d’une observation internationale pour les consultations électorales.
Source Le Soir d’Algérie
Le Pèlerin