Taxe télécom: Jean-François Copé brandit la menace Free pour faire payer les opérateurs mobiles
La polémique autour de la taxe de 0,9% sur le chiffre d’affaires des télécoms était déjà vive. Jean-François Copé en a remis une couche en menaçant d’autoriser l’arrivée d’un quatrième opérateur mobile (en clair, Free) si les trois opérateurs existants augmentaient leurs prix lors de l’entrée en vigueur de la taxe.
«A mon avis, ils ne toucheront pas à leurs tarifs, sinon on ouvrira une quatrième licence. Ça va les calmer très vite!» Plusieurs journaux avaient rapporté ces propos de Jean-François Copé prononcés la semaine dernière lors d’un rassemblement de son club «Génération France». Le patron des députés UMP les a confirmés mardi à 20minutes.fr.
Un dossier qui traîne
Jean-François Copé se lance donc dans un bras de fer avec Orange, SFR et Bouygues Télécom qui craignent l’arrivée de Free, postulant déclaré à une éventuelle 4e licence mobile. Le dossier de l’attribution de cette licence traîne depuis plusieurs mois, Free s’étant fait retoquer une première fois car l’opérateur exigeait de payer la note en plusieurs fois.
Le régulateur du secteur, l’Arcep, est chargé depuis la mi-juin de réétudier ce dossier. Trois options sont ouvertes: octroyer le pactole à un seul opérateur (Free est le seul candidat), saucissonner en plusieurs lots répartis entre nouveaux entrants et opérateurs historiques ou octroyer les fréquences libres aux trois opérateurs historiques.
«On sait que Bouygues Télécom est très proche du président de la République»
Par ses déclarations, Jean-François Copé fait de cette procédure un objet de pression politique. C’est ce que dénonce Edouard Barreiro, de l’association UFC-Que Choisir: «Cela montre l’ambiance autour de cette quatrième licence. L’intérêt du consommateur est oublié, le gouvernement est peu motivé par cette mise en concurrence qui pourrait faire baisser les prix.»
«Le gouvernement veut juste protéger les intérêts en place», avance encore Edouard Barreiro qui ne se fait pas prier pour dénoncer explicitement l’opérateur en question: «On sait que Bouygues Télécom est très proche du président de la République».
Chantage contre chantage
Free fait la sourde oreille. «On ne commente pas les rumeurs et les chantages», nous indique-t-on dans une réplique à peine voilée à Jean-François Copé. La toute nouvelle Fédération Française des Télécoms se fait plus explicite: «Copé fait du chantage politique», explique son directeur général, Yves Le Mouël.
«La réaction de Copé est très surprenante. D’autant que cela pourrait étayer notre recours devant la Cour européenne de justice pour protester contre l’aide publique à France Télévisions». Un recours «très probable», insiste Yves Le Mouël qui répond au chantage… par le chantage.
Les opérateurs téléphoniques ont raison de croire que le salut pourrait venir de l'Union européenne. La commissaire européenne Viviane Reding a indiqué lundi que taxer les télécoms était «la dernière chose à faire».
Source 20Minutes.fr
Le Pèlerin