À partir de septembre prochain : Le permis trois fois plus cher
Et pour cause : les gérants des auto-écoles qui sont sommés de dispenser le double du volume horaire appliqué actuellement vont répercuter cela sur le candidat. Ce dernier devra, en effet, payer pas moins de 30 000 DA puisque les auto-écoles sont tenues de dispenser, pour chaque candidat, un minimum de 25 à 30 heures de cours réparties entre 10 heures de théorie et 15 à 20 heures de cours pratiques pour la catégorie B. Le nouveau texte réduit, d’autre part, le nombre de candidats pouvant être accueillis pendant une même durée par une auto-école. Un moniteur, ayant à sa disposition un véhicule aménagé, ne pourra prendre en charge que 10 candidats alors que la durée entre deux épreuves passe de 15 jours à un mois. Contacté hier par téléphone, M. Aoudia Ahmed Zinedine, président du comité national des auto-écoles, n’a pas caché son mécontentement vis-à-vis des nouvelles dispositions. Accusant le ministère d’avoir une démarche unilatérale, le représentant considère que ces nouvelles dispositions ne sont en faveur ni du candidat, ni des responsables des auto-écoles et menace, dès septembre, de recourir à des actions de protestation. «Dès septembre, on réunira les représentants des auto-écoles des 48 wilayas pour décider éventuellement d’une grève pour nous faire entendre.» Ce n’est pas le premier bras de fer entre le ministère et les représentants des autoécoles. En imposant à ces derniers de laisser les candidats faire seuls les manœuvres le jour de l’examen, le ministère des Transports avait soulevé un tollé sans jamais faire marche arrière. Partant du principe que la mauvaise formation des futurs candidats est à l’origine de la multiplication des accidents de la route, les pouvoirs publics ont durci le ton, appelant les gérants des auto-écoles à plus de rigueur. Il leur est demandé de s’investir davantage dans la formation, qui laisse souvent à désirer. En plus de raccourcir les délais des séances de conduite de 60 à 45 minutes, les moniteurs prennent en charge 3 candidats en même temps pour un cours de conduite. Au final, chacun d’entre eux n’aura pas conduit plus d’un quart d’heure. Une situation à laquelle veut mettre un terme le ministère des Transports à qui les gérants des auto-écoles reprochent de tout mettre sur leur dos. Leur représentant estime, en effet, qu’il serait inconcevable de tout leur imputer, alors que les auto-écoles réclament depuis des années des conditions de travail plus décentes, comme la mise en place de véritables circuits. Des arguments qui n’ont eu aucun effet sur le ministère des Transports qui, pour faire face à l’hécatombe sur les routes, a fini par réagir. L’Algérie est en effet classée au quatrième rang mondial des accidents de la route et occupe la première place dans le Maghreb et le monde arabe. Les accidents de la route ont fait 1 600 morts et près de 20 000 blessés durant le premier semestre de l'année 2008, selon un bilan officiel de la Gendarmerie nationale. Au total, 11 336 accidents se sont produits durant cette période, en hausse de 5% comparativement au premier semestre de l'année passée. Le nombre de morts a augmenté de 7,24% par rapport aux six premiers mois de 2007, en dépit du durcissement de la loi.
Source Le Soir d’Algérie
Le Pèlerin