Algérie - Les produits alimentaires flambent à plus de 9,2%: La vie plus chère en Algérie
Le coût de la vie a augmenté en Algérie au 1er semestre 2008, avec un rythme de l'inflation évalué à 4,9% par l'Office national des statistiques (ONS). La hausse des produits alimentaires, des services et des équipements a pesé sur le coût de la vie des Algériens pendant cette période, coïncidant en même temps avec quelques hausses salariales dans certains segments du secteur public économique et de la fonction publique. La hausse a été quasi générale pour les produits de 1ère nécessité, mais également les services. Selon l'ONS, les prix des biens alimentaires ont bondi à 9,2%. Rien que pour les produits alimentaires industriels (huile de table, concentrés de tomate, yaourts,...), la hausse des prix a été de 14,5%, alors que les produits agricoles frais ont enregistré une hausse de 4,5%. Les ménages algériens ont en fait ressenti cette augmentation des prix des produits alimentaires de base, notamment l'huile de table (végétale) dont le prix a dépassé les 700 dinars le bidon de 5 litres.
La hausse de l'inflation (officielle) se situe ainsi en rythme annuel (juin 2007-juin 2008) à 2,5%, relève l'office. L'ONS explique la hausse des prix des biens alimentaires localement par la hausse des cours des matières premières sur les marchés mondiaux, notamment les oléagineux, le sucre, le café ou les céréales. Importatrice nette de produits alimentaires, en vrac ou semi-finis, l'Algérie débourse annuellement plus de 10 milliards de dollars pour sa facture alimentaire, que les marchés connaissent une crise passagère ou structurelle. La hausse des prix des produits de base est, en fait, visible sur les grands commerces, alors que les salaires n'ont pas évolué au rythme de cette inflation.
La situation inflationniste de l'économie algérienne est, par ailleurs, démontrée par la hausse de l'ensemble des produits alimentaires, à l'exception de ceux produits localement. Cette hausse des prix a touché beaucoup plus les huiles et graisses avec 44,8%, café, thé et infusion (29,2%), fruits (17,9%), poissons frais (17,5%), lait, fromage et dérivés (9,8%), pain et céréales (9%) et volaille, lapin et oeuf avec 7,7%. Autant dire que le panier de l'Algérien devient de plus en plus un fardeau, particulièrement pour les salaires moyens. D'autre part, le taux d'inflation au mois de juin 2008 a enregistré une baisse de 2,1% par rapport au mois de mai contre une hausse de 1,6% durant la même période de l'année 2007, précise l'office.
Le rythme annuel du coût de la vie en Algérie est, d'autre part, passé de 29,04% en 1994 à 3,5% en 2007, contre 2,5% en 2006. En 1994, l'Algérie, pratiquement en cessation de paiement, avait négocié avec le FMI un accord de rééchelonnement de sa dette extérieure publique, ce qui lui a permis de relancer les principaux agrégats macroéconomiques et d'oxygéner ses finances avec deux prêts du FMI. La machine (économique) a repris depuis cette date, avec actuellement un très confortable matelas de devises.
Selon un récent bilan donné par le gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Mohamed Laksaci, l'Algérie a accumulé à la fin du mois d'avril dernier 125,9 milliards de dollars de réserves de change, alors qu'elle avait clôturé l'année 2007 à 110,18 milliards de dollars. Durant le premier trimestre de l'année en cours, ces réserves ont enregistré une hausse de l'ordre de 13,4 milliards de dollars et dépasseraient maintenant largement les 126 milliards de dollars, notamment après une hausse du prix du pétrole à plus de 135 dollars/baril. Ces réserves de change jamais atteintes jusque-là n'ont pas, cependant, agi positivement sur l'amélioration autant du niveau que du coût de la vie.
Source le Quotidien d’Oran
Le Pèlerin