Adrar, entre le passé et le présent
Des habitations furent construites et constituèrent le premier embryon de la ville qui recensait entre 200 et 300 âmes pour en atteindre 3 000 en 1961 et un peu plus de 50 000 en 2006.
La première école fut érigée en 1933 et le premier dispensaire en 1943. Aujourd’hui, Adrar est en train de devenir un lieu de villégiature bien que le thermomètre affiche généralement en été plus de 42°, ce qui permet aux dattes de mûrir, mais, il fait bon d’y vivre.
Il faut reconnaître que la ville a connu un bond spectaculaire. En un quart de siècle, elle a changé et commençait à plaire à ses habitants ainsi qu’aux visiteurs. C’est une ville vouée entièrement au culte de l’Islam, terre d’asile et qui est un véritable havre de paix.
Tous ceux qui ont goûté à l’eau de sa foggara vous diront que nul n’échappe à sa beauté et à sa féerie légendaires qui attirent de nombreux investisseurs, touchant plusieurs domaines.
La région du Touat continue toujours à émerveiller et exercer son charme fascinant et la gorgée d’eau vous fera indubitablement revenir.
Connue pour ses «ziarette», coutumes ancestrales qui se perpétuent à travers le temps et les générations et dont le secret est source de bienfaisance et de prospérité.
L’habit qui prévaut est inéluctablement le chech et la gandoura, vêtement ample pour mieux se protéger de la rudesse du climat et se sentir à l’aise.
Généreux, humbles et hospitaliers, les Adraris prennent les choses comme elles se présentent et considèrent que tout ce qui vient du ciel, dont du bon Dieu, est le bienvenu.
Feu Cheikh Belkbir, personnage charismatique, les a imprégnés de sa sagesse, de sa piété, de sa soumission et son abnégation pour le seigneur.
Les prémices d’une vie, le pourquoi d’une existence et son utilité. Son ancien mosquée a été complètement rasée pour en ériger une autre, plus spacieuse et plus belle, un véritable bijou architectural.
Adrar est dominée par la couleur ocre que l’on retrouve partout, d’où son nom de ville rouge. Elle est surtout connue pour ses palmiers, sa poterie et ses foggara.
Les foggara, ce sont ces anciennes conduites d’eau souterraines destinées à irriguer la palmeraie.
Ouvrage hydraulique pour réduire au maximum l’évaporation, les foggaras dont le creusement a été réalisé par la main de l’homme permettent de drainer l’eau du sous-sol et de l’amener par gravité à partir d’une succession de puits d’aération jusqu’à ce qu’elle émerge à la surface du sol sous forme d’une grande seguia, redistribuée ensuite par un distributeur de pierre (kesria) vers de petites rigoles.
Le partage de l’eau est matérialisé par des «peignes» répartiteurs en pierres, placés à travers des canaux d’irrigation qui assurent toutes les divisions et subdivisions. Le fonctionnement, quant à lui, est contrôlé par un «kial», lequel détermine la quantité d’eau en fonction du montant de l’écot versé par le demandeur. Une trouvaille extraordinaire qui continue d’émerveiller à ce jour et dont la réalisation est attribuée au génie de l’homme.
Aujourd’hui, la ville d’Adrar est en pleine mue et les nombreuses réalisations achevées ou en voie de l’être sont un signe de son développement. L’image de la citerne tractée par un tracteur pour servir à l’irrigation des arbres est dépassée. Le goutte-à-goutte, plus esthétique et plus efficace, la remplace et permet aux piétons de déambuler sous leur ombrage. Plusieurs avenues sont bordées d’arcades recouvertes de roseaux. Il faut rappeler que quand le soleil tape fort, il vaut mieux ne pas se risquer sous ce soleil de plomb. On a l’impression parfois de l’avoir juste au-dessus de la tête.
Si auparavant, la route qui menait au quartier de Bni Ouskout paraissait furtive et désemparée, aujourd’hui ce n’est plus le cas, une route à double voie inondée de lumière la remplace et la circulation, grâce aux nombreux axes, devient plus fluide.
Des lampadaires admirablement décorés et sertis de motifs et renvoyant au côté traditionnel, apportent une note de gaieté le soir, lorsque les habitants se pavanent à la recherche d’un brin de fraîcheur. A Adrar, on circule librement. On se sent plus en sécurité qu’ailleurs.
Si une seule école existait et faisait office de lieu de culture, d’enseignement et d’éducation jadis, en 2007, les écoles primaires, les CEM, les lycées ne se comptent plus. Ce qui a énormément contribué à la scolarisation des filles. Même dans les contrées les plus reculées et les plus isolées, l’école est là.
L’université africaine est la preuve tangible du formidable essor économique qu’est en train de vivre la wilaya et les autorités locales sous la houlette de Djari Messouad, wali d’Adrar, en sont conscientes et ne ménagent aucun effort pour l’épanouissement de cette région appelée à devenir une plaque tournante et un carrefour incontournable dans les années à venir.
La radio locale, grâce au dynamisme de son personnel et de son directeur, joue un rôle prépondérant dans la région par la tenue de forums, d’émissions variées qui trouvent bonne audience.
La construction de logements sociaux et ruraux va bon train et le PSS (Plan spécial Sud) a été mis en place afin de répondre à une demande sans cesse croissante.
Il faut rappeler que la wilaya compte 294 ksour et la plupart des habitations sont en pisé (toub) et le défi à relever est colossal. Aussi, la réalisation de pareilles structures bat son plein et au niveau de la ville d’Adrar, de nouveaux quartiers ont vu le jour (140 logements, Tililène, route de l’aéroport…). Jadis endroit désertique et désolé, aujourd’hui parcourir les dédales de ces quartiers est rassurant.
Adrar est en train de voler la vedette à certaines grands villes et les investisseurs accourent de partout. Aujourd’hui, les Adraris ne font plus la queue devant les stations d’essence à la recherche d’une bouteille de gaz, le gaz domestique est dans les ménages dont la préparation du couscous est un régal pour le palais.
Une réussite dont ils ont le secret, les visiteurs le confirment.
Auparavant, se rendre sous un soleil de plomb, représentait une rude épreuve physique, seuls quelques taxis aux allers et venues timorées parcouraient la ville.
Actuellement, le transport privé est venu à la rescousse et les circuits proposés donnent entière satisfaction.
Il suffit de faire des courses et les bras lourdement chargés, monter dans un bus ou dans un taxi et arriver sans encombres à destination.
Pratiquement toutes les destinations sont desservies (Alger, Oran, Sétif, Ghardaïa, Tindouf, Béchar, Hassi Messaoud…).
Les passagers ont l’embarras du choix : par route ou par avion.
L’assainissement, jadis inexistant, seules quelques fosses perdues ou septiques étaient utilisées, est devenu réalité.
La centrale électrique est alimentée au gaz produit par la raffinerie de Sbâa (40 km d’Adrar).
Source la Nouvelle République
Le Pèlerin