Pétrole - L’or noir poursuit son repli
En un mois, le pétrole a lâché plus de 37 dollars à Londres par rapport à ses records du 11 juillet dernier.
Après avoir atteint la barre historique de 147,50 dollars, les cours du pétrole se replient progressivement. Hier, le prix du baril de brut est descendu jusqu’à 110 dollars à Londres, et 112,48 dollars à New York. En un mois, le pétrole a lâché plus de 37 dollars à Londres par rapport à ses records du 11 juillet. Contre toute attente, ni les attaques des forces aériennes russes sur l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC), ni les rumeurs relatives à l’attaque contre un gazoduc alimentant une importante raffinerie de pétrole dans l’Etat de Rivers, dans le sud du Nigeria, ni encore moins, les autres tensions géopolitiques menaçantes, n’ont pu arrêter la chute. Bien que l’oléoduc BTC, construit par plusieurs Major pétrolières, ait la capacité de transporter 1,2 million de barils par jour, les prix du pétrole n’ont pas réagi à cette annonce, estiment les analystes.
Selon des experts, le fait que l’oléoduc avait déjà été fermé le 5 août après un incendie provoqué par une explosion sur le territoire turc, explique en grande partie l’impassibilité des opérateurs. Les paramètres classiques qui définissent et influent sur les prix de l’or noir ne sont donc plus valables. Pour l’Agence internationale de l’énergie(AIE), le marché continue à se détendre, même si le conflit entre la Georgie et la Russie fait peser des risques sur l’approvisionnement. Dans son rapport mensuel publié hier, l’AIE a maintenu sa prévision de demande mondiale pour 2008 à 86,9 millions de barils par jour (mbj) mais a légèrement relevé celle de 2009 de 70.000 barils par jour à 87,8 mbj. La demande de pétrole devrait donc progresser de +0,9% ou 0,8 mbj cette année et de 1,1% ou 0,9 mbj l’an prochain.
L’offre de pétrole de l’Opep a augmenté de 145.000 barils par jour (bj) à 32,8 mbj au mois de juillet, indique également le rapport.
Celle de son leader, l’Arabie Saoudite, premier producteur mondial, est évaluée à 9,55 mbj, en hausse de 100.000 bj comparée au mois dernier.
L’AIE, qui défend les intérêts énergétiques des pays de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (Ocde), s’attend, par ailleurs, à ce que le marché se stabilise jusqu’en 2010.
Le conflit en Géorgie «montre que cette région cruciale pour l’acheminement du pétrole de la mer Caspienne vers les marchés consommateurs reste volatile», a indiqué à l’AFP David Fyfe, analyste de l’AIE. Par ailleurs, si la sensible baisse des cours du pétrole se poursuit, en dépit des tensions géopolitiques, cela appuie la thèse selon laquelle les prix de l’or noir sont déterminés par la spéculation qui fait rage sur les marchés internationaux. Expliquant l’envolée des prix du pétrole, Chakib Khelil, ministre de l’Energie et des Mines, et non moins, président en exercice de l’Opep, a indiqué que cela est dû «à la spéculation entretenue par des analyses tendancieuses et d’autres alarmistes, annonciatrices d’un pic oil (épuisement des capacités de production du pétrole)». Selon les observateurs, la baisse des prix du pétrole n’aura pas une influence sur l’économie algérienne, puisque l’on observe ces derniers jours le redressement du dollar face à l’euro. Vendredi dernier, l’euro est retombé sous la barre de 1,50 dollar, son plus bas niveau depuis six mois. «Le dollar profite d’un rebond important depuis vendredi», qui met sous pression le marché pétrolier, a souligné Andrey Kryuchenkov analyste de la maison de courtage Sucden.
Le regain du dollar décourage les acquisitions de pétrole, car il érode le pouvoir d’achat des investisseurs hors zone euro.
L’Algérie, dont les importations se font en dollars, n’aura pas beaucoup à perdre de la baisse des prix du pétrole.
Source L’Expression
Le Pèlerin