Toulouse 2013 a la culture du compromis
La candidature de Toulouse au titre de Capitale européenne de la culture 2013 s’appuie autant sur la matière grise que sur la brique rose. Elle prévoit de créer une Cité de la recherche et de la création artistique dans l’ancienne prison Saint-Michel ou encore une Cité de la danse près du dôme de l’Hôtel Dieu… Ses promoteurs n’hésitent pas non plus à donner dans le spectaculaire en annonçant du Buren au fond du gouffre de Padirac et en envisageant de livrer le Viaduc de Millau aux emballements d’un Christo.
La Capitale de l’aéronautique a choisi le thème des chemins et, politiquement du moins, ils ont été semés d’embûches. En mars dernier, le basculement historique du Capitole à gauche, aurait pu signer l’arrêt de mort du dossier. Mais Pierre Cohen, le nouveau maire socialiste, l’a au contraire repris à son compte. Il répète à l’envi qu’il a «enrichi et démocratisé» le projet, l’ouvrant au milieu associatif et aux arts de la rue. Dans les faits, il a laissé la même équipe en place. Avec aux manettes, Olivier Poivre d’Arvor, l’âme et le meilleur avocat de la candidature. De sorte que maintenant, le dossier d’une ville devenue vraiment rose, dans un département tout rose, niché dans une région très rose, peut se prévaloir d’un soutien sans faille de toutes les collectivités locales qui donne de la crédibilité au 450 millions d’euros d’investissements annoncés. Revers de la médaille, la commune est peut-être trop rose. L’association Toulouse 2013 balaie l’argument. «Les membres du jury sont bien trop estimables et indépendants pour se laisser entraîner dans des consignes politique», disent souvent et partout les membres de l’équipe.
Autre atout, le monde économique, Airbus en premier lieu, met tout son poids dans la compétition. Tom Enders, le grand patron de l’avionneur, se déplace en personne pour le grand oral à Paris. Après avoir réussi la quadrature du cercle, Toulouse ne s’effraie même pas d’une défaite : «Si l’on perd, tous les projets seront réalisés, ils seront seulement étalés dans le temps», a toujours assuré Pierre Cohen. «Dans ce cas, nous ferons en sorte qu’en 2013 on parle davantage de Toulouse que de la ville retenue», annonce Olivier Poivre d’Arvor.
Source : 20Minutes.fr
Le Pèlerin