Révision de la Constitution
Le projet sera soumis à l’APN avant le 15 novembre
La décision d’amender la Constitution dans les plus brefs délais n’a apparemment pas surpris l’opinion nationale encore moins internationale. Le battage médiatique l’ayant devancé a balisé le terrain au président de la République qui n’avait, durant le discours prononcé lors de l’ouverture de l’année judiciaire, qu’à confirmer ses intentions à apporter un léger lifting à la Loi fondamentale.
C’est maintenant chose faite et il ne reste plus désormais à Bouteflika que de prendre option pour la prochaine élection présidentielle. L’amendement à travers la Chambre basse acquis, il reste à le traduire techniquement sur le terrain et le proposer pour adoption à l’APN après avoir transité par le Conseil constitutionnel. Le mois de novembre est tout indiqué pour sceller définitivement ce projet qui a circulé sur toutes lèvres pendant au moins trois années. C’est ce qu’indiquent d’ailleurs des sources parlementaires qui affirment que «le temps presse et la date du scrutin approche à grands pas. Il est certain que le projet de révision sera soumis à l’Assemblée durant le mois en cours». Et comme attendu aussi, l’amendement de la Constitution a eu l’aval des grosses pointures de la scène politique, à l’image du FLN, du RND, du MSP et de leurs organisations satellites. C’est dire que tous les doutes sur les intentions de Bouteflika de briguer un autre mandat se sont estompés bien que lui-même ne se soit pas officiellement prononcé sur la question. Il est en, effet, inimaginable, qu’après avoir pris la décision d’apporter des retouches à l’actuelle Constitution, Bouteflika ne se désiste à la dernière minute. Un scénario vraiment improbable si l’on se réfère à la mobilisation du cercle de Bouteflika pour amener ce dernier à épouser l’idée de postuler pour un troisième mandat.
Le choix de la voie parlementaire au détriment de la voie référendaire renseigne aussi sur la détermination des partisans du troisième mandat à aller droit au but au lieu perdre du temps à organiser une consultation populaire qui nécessite d’énormes moyens.
Si le président de la République n’a pas dévoilé les détails de son projet, il n’en demeure pas moins que le principal article qui sera amendé reste indubitablement l’article 74 qui lui ouvre la voie d’un autre mandat alors que les autres articles qui le seront aussi restent pour l’instant inconnus même si les commentaires n’en manquent pas. La question qui se pose actuellement avec acuité est de connaître les noms de ceux qui rentrent dans la bataille dans l’élection présidentielle. Si Moussa Touati a clairement affiché son ambition en décidant de se porter candidat, personne d’autre n’en a fait de même préférant jouer le wait and see, une autre spécialité de nos politiques. Louiza Hanoune et Saïd Sadi pourraient aussi être de la campagne, eux qui, il faut le rappeler, ont participé à l’élection présidentielle de 2004. D’autres noms pourraient entrer en scène au moment opportun. Les mois à venir réserveront certainement des surprises.
Source La nouvelle République
Le Pèlerin