Rapport du parlement européen
« L’illettrisme informatique sera l’illettrisme du XXIe siècle »
Les gouvernements ou les sociétés privées qui coupent à titre punitif l’accès à l’internet violent le droit d’accès à l’éducation des personnes, a estimé, jeudi dernier, le Parlement européen s’opposant du même coup à un projet de loi discuté en France.
Dans un rapport consacré au « renforcement de la sécurité et des libertés fondamentales sur l’internet », les eurodéputés considèrent que « garantir l’accès de tous les citoyens à l’internet équivaut à garantir l’accès de tous les citoyens à l’éducation ». Par conséquent, « un tel accès ne devrait pas être refusé comme une sanction par des gouvernements ou des sociétés privées ». Le texte a été adopté par 481 voix contre 25 et 21 abstentions. Un amendement déposé entre autres par deux eurodéputés français, qui visait à vider de son sens ce point du rapport, a été rejeté. « L’illettrisme informatique sera l’illettrisme du XXIe siècle », justifie l’auteur du rapport adopté par le Parlement européen, le socialiste grec Stavros Lambrinidis.
Selon lui « la tentation de couper l’accès à l’internet peut être comparée à l’interdiction de suivre des études au cours des siècles précédents ». Une vision radicalement opposée à celle de la ministre française de la Culture, Christine Albanel, dont le projet de loi « Diffusion et protection de la création sur l’internet » instaure des sanctions contre le téléchargement illégal et le piratage, parmi lesquelles la suspension de l’abonnement à internet. Lors d’un premier examen du texte, il y a deux semaines à l’Assemblée nationale française, la ministre avait précisément soutenu que l’accès à l’internet ne pouvait pas « être considéré comme un droit fondamental », précisant qu’on pouvait avoir accès à l’internet « partout ailleurs » que chez soi. L’assemblée nationale française doit reprendre le 31 mars l’examen du texte controversé. Le rapport des eurodéputés appelle, par ailleurs, à des sanctions pénales pour protéger les droits de propriété intellectuelle, « tout en interdisant, en vue de cet objectif, le contrôle et la surveillance systématique de toutes les activités des utilisateurs sur Internet ».
Source L’Internaute
Le Pèlerin