Contrôle fiscal des entreprises étrangères en Algérie : le gouvernement reculePascal Lamy
Annoncée officiellement par les autorités en août 2008, l'opération de contrôle fiscal des entreprises étrangères implantées en Algérie a finalement été discrètement abandonnée par le gouvernement. De source proche du ministère des Finances, tsa-algerie.com a appris qu'aucune opération de contrôle des groupes étrangers n'a été programmée depuis cette annonce par le gouvernement. « Le dossier a été enterré », reconnaît la même source.
Ces contrôles devaient concerner notamment les conditions de transferts de devises et le respect du dispositif d'investissement par ces sociétés, selon le ministère du Commerce qui avait officiellement annoncé la mise en place de ces opérations. De lourds soupçons continuent en effet de peser sur l'activité de plusieurs groupes étrangers opérant en Algérie. « Une chose est sûre : beaucoup de ces sociétés transfèrent illégalement d'importantes sommes en devises qui ne sont pas justifiées. Le gouvernement le sait et nous le savons tous. Il suffit d'une opération de contrôle pour le prouver. Mais la Direction des Impôts a besoin d'un feu vert politique pour le faire », explique un connaisseur des affaires économiques.
Près d'une année après le discours prononcé le 26 juillet à Alger par le président Bouteflika dans lequel il avait déclaré la guerre aux investisseurs étrangers qui pillent l'Algérie, aucune mesure concrète n'a été prise pour limiter ces transferts de devises. Les annonces faites par le gouvernement à la fin 2008 n'ont toujours pas été mises en application sur le terrain. Et la reculade sur les contrôles fiscaux -auxquels de nombreuses sociétés algériennes sont régulièrement soumises- confirme en partie l'incapacité du gouvernement à agir contre des groupes étrangers, notamment européens, soutenus par leurs gouvernements.
Source T.S.A. Sonia Lyes
Le Pèlerin