L'éditeur de Windows a su bâtir une
enceinte inattaquable sur le marché
des systèmes d'exploitation.
Pour combien de temps?
Campus Microsoft à Redmond, Etats-Unis. (Microsoft)
Google s'attaque à une forteresse. Depuis plus de quinze ans, Microsoft occupe une position ultra-dominante sur le marché des systèmes d'exploitation. Avec 88% de parts de marché, Windows semble inatteignable. Dans l'univers high-tech, où les innovations se succèdent à un rythme effréné, comment Microsoft a-t-il donc fait pour conserver cette position?
Face à des crétins
"Aux débuts des systèmes d'exploitation, Microsoft n'avait que des crétins face à lui", lâche Laurent Sachal, analyste senior à Ovum. Sans aller jusque là, il est vrai qu'"IBM a vite abandonné la partie et Apple a disparu des écrans durant près de 10 ans". Microsoft a su en tirer parti dans les années 90 pour imposer MS-DOS, puis les différentes versions de Windows.
D'autant qu'"il fut un temps où les responsables marketing de Microsoft étaient intelligents et où les produits de Microsoft étaient innovants", ajoute Laurent Sachal. Windows 95, surtout, a connu un véritable succès commercial (67 millions d'unités vendues en 2 ans). L'autocollant "compatible avec Windows 95" est même devenu un argument de vente crucial aux yeux du grand public.
Wintel
En outre, "Microsoft a su tisser des liens étroits avec les fabricants afin de préinstaller Windows sur les ordinateurs", rappelle Annette Jump, directrice de recherche au cabinet Gartner. Une expression résume cette stratégie: "Wintel", soit l'alliance entre Windows et Intel, le concepteur de processeurs, les deux sociétés s'accordant sur de nombreux points afin que leurs produits soient hautement compatibles et donc incontournables.
Résultat, Windows profite d'une base massive de clients habitués à son interface. Et ces clients ne sont pas prêts à changer de système d'exploitation, se retrouvant perdu sur une autre plateforme. "Ce marché est très conservateur", résume Annette Jump.
Les temps changent
Mais aujourd'hui, la donne est en train de changer. Ordinateurs portables, netbooks, smartphones… la multiplication des supports ébranle les habitudes des consommateurs et donc les positions de Microsoft, roi des traditionnels "PC". Google, qui lancera dans un an son Chrome OS, le sait et entend en profiter.
Sa stratégie? A chaque type de support, son système d'exploitation. Android pour les smartphones et les plus légers des ultra-portables; Chrome OS pour les notebooks et les PC. Moins inventif, Microsoft s'est jusqu'à présent contenté de décliner une version "Mobile" de son logiciel vedette Windows. Il occupe 15% du marché, derrière Nokia et Apple, selon IDC. "La stratégie de Google est bien plus intelligente que celle de Microsoft", juge Laurent Sachal. "Chrome OS et Android sont des systèmes différents, le premier n'est pas l'extension de l'autre, chacun est adapté à un marché différent".
Attaquer par les ultra-portables
Enfin, attaquer le marché des systèmes d'exploitation via les ultra-portables semble être un bon calcul de la part de Google… pour des raisons de coûts. Ces petits ordinateurs, vendus aux environs de 350 euros, n'offre que de faibles marges aux fabricants. L'arrivée de Chrome OS, qui, selon les analystes, sera proposé à prix cassé ou tout simplement gratuit, pourrait donc les séduire. D'autant plus que la version pour notebooks du tout nouveau Windows 7 devrait être vendue plus chère par Microsoft.
Source 20minutes.fr
Le Pèlerin