Algérie - Un été pourri
Si le tourisme en Algérie rime seulement avec plages, car nos établissements hôteliers sont toujours incapables d’offrir les services souhaités pour des clients contraints d’aller vers des pays voisins, la question est de savoir où vont donc aller les milliers d’Algériens qui n’ont pas les moyens de se payer des vacances à l’étranger.
C’est un été pourri. Après la crise financière qui a saigné les ménages, la grippe porcine qui a compromis la saison touristique, la série noire des crashs d’avions et maintenant le mystérieux virus contracté dans certaines plages algériennes, il y a de quoi se poser de sérieuses questions sur cette coïncidence d’événements aussi malheureux les uns que les autres.
Mais au-delà de ce débat philosophique sur l’état de la planète menacée par le réchauffement climatique, il y a lieu de s’interroger sur cette dégradation des conditions d’hygiène dans nos plages, même si pour le moment, on ne connaît pas encore les raisons de la contamination de plus de 400 personnes à Boumerdès et à Aïn Témouchent.
Si le tourisme en Algérie rime seulement avec plages, car nos établissements hôteliers sont toujours incapables d’offrir les services souhaités pour des clients contraints d’aller vers des pays voisins, la question est de savoir où vont donc aller les milliers d’Algériens qui n’ont pas les moyens de se payer des vacances à l’étranger. L’entretien régulier des plages se pose chaque année sans que les autorités concernées ne déploient les mesures nécessaires à même d’éviter ce genre de scénario catastrophe qui n’est pas nouveau en Algérie. En 2003, l’épidémie de conjonctivite a touché près de 40 000 personnes dans l’Algérois, dont la majorité a été contaminée après les baignades.
Aujourd’hui, les hypothèses les plus folles circulent sur cette épidémie. Entre déversements d’eaux usées des habitations côtières, ainsi que des usines et la pollution causée par les rejets de bateaux qui ne cessent de transgresser la réglementation en vigueur, l’urgence de la préservation des côtes est posée dans toute sa dimension.
En attendant une prochaine épidémie, il s’agit de savoir si les leçons seront, cette fois-ci, retenues et que les départements concernés prendront les mesures qu’il faut afin que ce genre de situation ne se reproduise plus à l’avenir et que les Algériens puissent enfin profiter de la grande bleue sans risque de faire escale aux urgences des hôpitaux.
Source El Watan Salim Tamani
Le Pèlerin