Histoire de l'Ariège
1. Un riche Passé à découvrir
Grottes préhistoriques aux merveilleuses peintures, chapelles romanes, vestiges cathares, châteaux féodaux, forges à la catalane, barrages en haute montagne, carrière de talc de Trimouns... L'Histoire a marqué de son empreinte ce petit coin des Pyrénées Ariégeoises, profitez-en pour parfaire vos connaissances.
Il y a environ 130 siècles.
...de véritables artistes magdaléniens laissent au fond des grottes où ils se réfugient de merveilleuses peintures, comme celles mondialement connues de Niaux. L'existence de plusieurs mégalithes (dolmens à Tignac et à Mérens) prouve la présence de l'homme dans la vallée aux alentours du IIIeme millénaire av. J.C.
Les Celtes, les Romains, puis les Barbares.
Vers le IIIe siècle av. J.C., les Celtes semblent bien installés. Un captage attribué à l'époque préromaine a été découvert près de l?établissement du Couloubret, faisant remonter très loin dans le temps la vocation balnéaire d'Ax-les-Thermes.
Pendant l'époque des grandes invasions, la montagne a servi de refuge aux populations du piémont. Le 11 mai 452, le futur saint Udaut, enfermé dans un tonneau hérissé de clous, est jeté du haut d'un ravin à Ax par Valamir, roi Ostrogoth de l'armée d'Attila. Vers 715, les tribus arabes se rendent maîtres de tous les passages des Pyrénées, traversent le Puymorens et occupent Ax. Elles s'installent au sud de la ville, à Castelmau (château des Maures). Les premiers documents attestant l'existence des villes et villages remontent au IXème et Xème siècles. Le XIème siècle est marqué par la création du comté de Foix, dont fait partie la viguerie du Sabarthès, composée presque entièrement de l'actuelle vallée d'Ax.
2. Histoire et Patrimoine
Les premiers châteaux féodaux sont édifiés sur les positions stratégiques. Lordat est le plus puissant, Castelmau protège Ax.
Les Cathares
L'hérésie cathare est bien installée en vallée d'Ax durant les XIIème et XIIIème siècles.
La plus grande concentration d'hérétiques se situe après la chute de Montségur en 1244, la vallée du Sabarthès offre en effet un refuge assez sûr contre les Inquisiteurs.
En 1241, un an après le premier incendie, commence l'élaboration de la commune d'Ax. Le comte de Foix, Roger IX, fait construire une léproserie et le Bassin des Ladres, en 1260.
Gaston Phoebus
Près d'un siècle plus tard, Gaston Phoebus déclare Ax ville franche et autorise la construction d'une enceinte défendue par huit tours. Reconstruite sur un site stratégique, la ville fait maintenant «tête et borne au pays d'Espagne». La haute vallée a maintenant sa capitale. Dès le début du XVIIe siècle, le bon roi Henri réunit le comté à la couronne de France. Durant cette période, trois épidémies de peste déciment la population de la vallée et en 1615 la ville d'Ax est partiellement détruite par les flammes.
Alors que l'on voit à Orlu, au Castelet et à Aston, apparaître les premières forges «à la catalane» dès 1670, les Miquelets, brigands des montagnes espagnoles, harcèlent les villages qu'ils pillent et saccagent.
De la Révolution à nos jours
Après la révolution de 1789, le département de l'Ariège est constitué. L'armée espagnole vient rançonner la région. Elle occupe la vallée durant six mois en 1793 ; neuf ans plus tard, les villages doivent se soumettre après le combat de Mérens. Au début du XVIIIe siècle, Ax commence à faire payer les bains. En 1870 débute la construction de l'établissement du Couloubret qui, avec l'arrivée du chemin de fer, fera de la ville une véritable station balnéaire.
Pendant la première moitié du XIXème siècle, la Restauration ramène les nobles, grands propriétaires forestiers et souvent maîtres de forges. Les aidant à asseoir leurs privilèges, la promulgation du Code Forestier va à rencontre des usages accordés aux habitants de la vallée depuis le Moyen Age. Visages grimés, amples chemises passées sur leurs habits, les paysans se soulèvent. On les surnomme «les demoiselles». Avec une flambée de 1829 à 1830, cette guerre des Demoiselles traînera jusqu'en 1870.
Au milieu du XIXème siècle, après les ravages d'une épidémie de choléra, l'apparition des hauts fourneaux condamne définitivement les forges à la Catalane.
Un an après la création de la Société des Thermes en 1879, un gigantesque incendie détruit 40 maisons de la ville d'Ax. Sur leur emplacement on implante la place Roussel, où un marché est installé, subvenant notamment aux besoins des curistes de plus en plus nombreux.
Le début du XXème siècle voit éclore des usines hydroélectriques, les grands travaux du chemin de fer transpyrénéen sous le col du Puymorens et naître la société des Talcs de Luzenac. Puis c'est l'ouverture de la route vers la Principauté d'Andorre par le Pas de la Case et la reprise des grands travaux hydroélectriques.
3. Découverte du patrimoine préhistorique
A proximité des Vallées d'Ax
Parc de la Préhistoire
Dans le cadre d'un magnifique paysage pyrénéen, initiez-vous à la Préhistoire et découvrez les ateliers de la chasse, de l'art, de la fouille, de la taille du silex et de l'allumage du feu.
Sur la trace des Magdaléniens, venez découvrir, apprendre, vous amuser et vous détendre en famille ou entre amis
Pour plus d'information consulter le site : www.sesta.fr
La Grotte de la Vache
La vie quotidienne des chasseurs préhistoriques magdaléniens, il y a 13 000 ans. Leurs outils, leurs armes, leurs inventions, leur art.
Site : www.grotte-de-la-vache.org
la Grotte de Niaux
La grotte de Niaux st célèbre pour la qualité de ses dessins préhistoriques le Site : www.sesta.fr
La Grotte de Bédeilhac
C'est une des plus imposantes grottes préhistoriques pyrénéennes ouverte au public, 1 km de long, salle dépassant 100 m de largeur, piliers stalagmitiques imposants. Une préhistoire insolite et peu connue : peintures, gravures, dessins, bas-reliefs en argile uniques. Pour plus d?information consulter le site : www.grotte-de-bedeilhac.org
4. Découverte du Patrimoine médiéval
Les Cathares à la recherche d'une nature "parfaite'
Les «bons chrétiens», comme se nommaient eux-mêmes les croyants cathares, avaient une vision dualiste du monde, opposant deux principes : le bien (spirituel et éternel) et le mal (terrestre et transitoire). Ils ne pouvaient admettre que Dieu, dans son infinie bonté, ait pu créer le monde terrestre fait de douleur, de violence et de haine. Le créateur ne pouvait être que le diable. Ils refusaient toute violence et tout mensonge. Les parfaits, qui ne mangeaient pas de viande, se nourrissaient essentiellement de pain et de fruits. Ils portaient des vêtements simples, et à la différence de l'Eglise officielle, prêchaient dans la langue du pays, comprise de tous. En pays de Foix, l'hérésie se développe particulièrement au XIIIème siècle, les communautés cathares y reçoivent de puissants soutiens. Des prédicateurs de talent n'arrivent pas à ramener les hérétiques à la foi romaine.
Le Pape Innocent III lance en 1209 la Croisade contre les Albigeois qui fut menée par Simon de Montfort. Vingt ans plus tard, après une deuxième croisade menée par Louis VIII, Raimond de Toulouse signe, par le traité de Meaux, la capitulation du Languedoc. Malgré un ultime «baroud d'honneur» mené par le parfait axéen Pierre Autier de 1296 à 1310, l'histoire du catharisme s'arrête en fait avec la reddition de Montségur le 16 mars 1244. Refusant la conversion, 225 Parfaites et Parfaits se jettent dans le bûcher au pied du château.
Le Château de Lordat
C'est un des plus anciens et des plus vastes châteaux féodaux du Comté de Foix. Spécimen de l'architecture militaire médiévale des Pyrénées ariégeoises, il dresse ses murailles sur un piton calcaire situé à 965 m d'altitude qui surplombe la Vallée de l'Ariège de 400 mètres. Sa position stratégique est exceptionnelle. Son état de conservation est meilleur qu'on ne peut le supposer lorsqu'on l'aperçoit de loin. Des travaux de consolidation et de mise en valeur de ce monument historique classé ont été entrepris par la collectivité depuis 1999. Aujourd'hui, les accès au château et aux tables d'orientation ne sont plus libres : la visite du site s'accompagne de la découverte d'une volerie. Pour en savoir plus consulter l'ouvrage « Lordat, Château fuxéen, village cathare » en vente à l'office de Tourisme d'Ax les Thermes.
Le Fort de Prades
A quelques centaines de mètres de Montaillou, au milieu des prairies qui lui ont donné son nom, se trouve le village de Prades. Le premier château fut construit au début du XIIIème siècle. Marguerite d'Angoulême, sur de François 1er, fit bâtir un château dont la porte ogivale est bien conservée. Les maisons du village furent construites à l'intérieur, certaines s'appuyant sur le rempart.
La spoulga de Bouan
Pour des raisons de sécurité, l'accès en est interdit. La spoulga (vieux terme occitan venu du latin Spelunca qui signifie antre) de Bouan est une grotte fortifiée parfaitement visible depuis la portion de voie rapide de la RN 20, à l'entrée nord des Vallées d'Ax, entre Ussat et Sinsat. On aperçoit une entrée de caverne oblique, barrée par deux murs de défense, le premier très abîmé, le second encore crénelé. Quant au fameux trésor cathare, inutile de le chercher ici, l'historien Michel Roquebert a démontré qu'il fut envoyé aux communautés cathares de Lombardie.
Montaillou, site témoin cathare
Son histoire
Le petit village de montagne, situé à la limite de l'Ariège et de l'Aude à 1300 mètres d'altitude, au coeur d'un paysage magnifique, attire l'été promeneurs et randonneurs, mais ne compte plus, l'hiver venu, qu'une vingtaine d'habitants. Il est pourtant, aujourd'hui, mondialement connu... Sa notoriété est basée essentiellement sur son passé cathare du XIIIème à la fin de la première moitié du XVIème siècle. Son site médiéval Les restes du château (voir photo p. 10) Sur le plateau «castrai» qui domine le village se dressent les vestiges du château des seigneurs d'Allion, remaniés par les comtes de Foix (dans les années 1260-1270) qui se l'approprient en 1256 après la chute de Bernard d'Allion pour cause d'hérésie... Les restes d'une maison «aristocratique» mise à jour par l'archéologue Jean-Paul Gazes lors des fouilles de 2000 à 2002. Les restes des murs de fortifications entourant le donjon seigneurial. Pour en savoir plus:
«Montaillou, Village Occitan» de E. Le Roy Ladurie (Edition Folio)
«Autour de Montaillou, un village occitan» (Edition Hydre) : recueil des actes du colloque historique 2000 de Montaillou.
«L'Impertinente» d'Anne Brenon (Edition Hydre).
«Les fils du malheur, le roman vrai de Pèire Maury de Montaillou»
d'Anne Brenon (L'Hydre éditions).
«Inquisitions à Pamiers 1318-1325» de Jean Duvernoy (Editions Privât)
Renseignements, réservations et ventes de produits touristiques : Point accueil de l'association «Le Castellas» de Montaillou. Tél. /Fax 04 68 20 77 90 ou par mail : mairie.montaillou@wanadoo.fr
Les Eglises romanes
L'expansion de l'art roman dura du Xème au XIIème siècle. A cette époque, la montagne est un lieu important de communications et d'échanges ; les relations entre les deux versants des Pyrénées sont fréquentes. Le «premier art roman méridional» qui, sous l'impulsion des maîtres lombards, se développe en Catalogne aux IXème et Xème siècles, se retrouve donc dans l'architecture religieuse de nos vallées. Ce sont ensuite les sculpteurs de la basilique Saint Sernin de Toulouse qui amènent leur influence.
Nourri des brillantes expériences catalanes et toulousaines, l'art roman ariégeois est aussi marqué par le fort caractère de sa population montagnarde.
Le charme rustique des églises de St-Blaise à Verdun, St-Paul à Arnave, St-Julien à Axiat, St-Pierre et Paul à Vernaux, St-Martin à Unac et St-Pierre à Mérens, n'a d'égal que celui de la pittoresque route des corniches que vous emprunterez pour les admirer.
Pour en savoir plus :
La Route des Pyrénées Romanes
Elle relie les deux pôles de Saint-Lizier près de Saint-Girons à la Seu d'Urgell en Espagne en passant par l'Andorre. Elle est composée de 21 sites majeurs de l'art roman pyrénéen. Ils sont répartis de manière adaptée pour permettre un itinéraire agréable et cohérent dans la durée (circuits de 2 à 4 jours).
Circuit libre : livret + cassette audio en vente à l'Office de Tourisme.
5 Des montagnes, de l'eau pure, animaux sauvages
Dans les Vallées d'Ax, chaque sentier vous invite partir à la découverte d'une nature préservée. Le silence est plein d'oiseaux, le vent sent bon l'herbe et les fleurs et les paysages vous rendent vos yeux d'enfant. La flore est magnifique et la faune remarquable.
6 Des sites remarquables à protéger, encore et encore
La montagne serait propice à la découverte en été et aux joies de la neige en hiver. Comme si c'était l'un ou l'autre et jamais l'un et l'autre. Cette conception est de plus en plus battue en brèche par les nouvelles pratiques. Dans les Vallées d'Ax, il y a des sites qui sont de plus en plus fréquentés en été comme en hiver. Leurs paysages exceptionnels, leur enneigement, la douceur de leur relief et leur facilité d'accès facilitent cette aspiration à la découverte. Certains sites sont accessibles mais protégés en tant que réserves naturelles, d'autres sont aménagés pour la pratique d'activités sportives ou de loisirs et, presque partout, le pastoralisme traditionnel y perdure. Ce savant mélange est un gage d'harmonie et la certitude pour vous d'y goûter un plaisir intact.
Le Pèlerin