Avant même qu'elles ne reprennent leur souffle
La neige poursuit son déferlement avec tous les désagréments y afférents. Selon les services de la Gendarmerie nationale, qui ont établi un point de situation, ce sont 13 wilayas du pays qui sont bloquées, suite aux intempéries enregistrées durant ces dernières 24 heures.
Hier à 09 heures du matin, heure du constat, les routes nationales et les chemins de wilaya y étaient tout simplement coupés à la circulation. La même source rapporta que Tizi-Ouzou, Boumerdès, Bouira, Tipaza, Chlef, Médéa, Aïn Defla, Mila, Bordj Bou Arréridj, Sétif, Béjaia, Jijel et Skikda, ont toutes vu des tronçons entiers coupés, accentuant ainsi l'isolement des populations et leur malheur. Cela arrive, rappelons-le, au moment où ces mêmes populations ne se sont pas encore remises des premières chutes de neige qui ont vidé les " greniers ".
Et voilà qu'une autre vague s'abat sur les misérables vivant déjà presque dans un total abandon !
Il n'est plus un secret pour personne que les premières chutes -c'est vrai, exceptionnelles, mais pas si dramatiques qu'on a tendance à les décrire- ont montré les limites et des collectivités locales, et des corps constitués concernés et même de la volonté citoyenne à faire face notamment à des coupures de routes aussi généralisées. Elles ont également démontré l'incapacité des entreprises censées chauffer et éclairer les citoyens à jouer convenablement leurs rôles.
Elles ont aussi, comble de malheur, dévoilé une autre facette, celle-ci trop hideuse, de la spéculation, qui a fait, qu'une une bonbonne de gaz vaille 3 000 DA.
Encore du Gaz et des vivres !!!
Parfois carrément abandonnées à leur sort, des localités ne cessent de lancer des cris de détresse. A des températures toujours au-dessous de zéro, depuis plus de dix jours, il y en a celles où aucune bonbonne de gaz butane n'arrive. Accrochées à des promesses des Assemblées communales qui s'accrochent, à leur tour, à celles provenant de partout et finalement de nulle part, les citoyens ont pris déjà l'habitude de former des queues interminables pour la fameuse bouteille qui ne parvient pas à leuir arriver! Une bouteille que les réseaux sociaux ont surnommée " le plus beau cadeau de la Saint-Valentin ", voire même objet d'amour. Dans les hauts villages, c'est la misère dans tous les sens du mot. Ce sont tous les efforts, à vrai dire, de désenclavement des uns et des autres qui sont anéantis. Un retour pur et simple à la case -départ. Les routes dégagées se refermeront à nouveau, avant même que les citoyens ne puissent se ravitailler convenablement. Avant même que les corps ne reprennent un peu d'énergie d'ailleurs, car il n'y pas que le gaz butane qui fait défaut. D'autres produits de première nécessité ont déserté le marché. Et quand on les trouve c'est à des prix i.n.a.b.o.r.d.a.b.l.e.s. Logique commerciale : la rareté fait la cherté.
Réseaux téléphoniques, le comble
Cet isolement inédit dans l'histoire de l'Algérie indépendante est, osons le mot, total. Il affectera ceux qui sont dans et hors-tempête. La raison ?
Une défaillance elle aussi inédite dans les réseaux de communication. Appeler de, ou vers, les régions qui subissent de plein fouet les affres des intempéries, n'est pas toujours chose facile.
A cause des coupures d'électricité, énergie des antennes et d'autres installations, ainsi que d'autres problèmes techniques, les réseaux de la téléphonie mobile ont souffert, durant toute la journée d'hier, de dysfonctionnements. Idem pour les réseaux de la téléphonie fixe.
Les citoyens ont noté des " dérangements ", mais aussi des défaillances à l'instar d'être reçu par quelqu'un qu'on n'a pas appelé. La connexion Internet n'a pas échappé à la règle. Des cybercafés et des internautes, ont connu des perturbations , qu'on pressent chroniques si le temps, le même sale temps, se poursuivait.
Source Les Débats Hamid Fekhart
Le Pèlerin