La charrue avant les bœufs ?
Les 4es journées du marketing touristique ont débuté hier à Alger et vu la participation de professionnels nationaux et internationaux dans la communication et le tourisme.
Ce rendez-vous, qui prend fin aujourd’hui, a tenté tant bien que mal de respecter les lignes de sa thématique, «le marketing touristique» en l’occurrence. Pour preuve, les débats et les interventions ont plus porté sur la réalité du secteur, ses potentialités et retard, que sur le thème de la rencontre lui-même. Initié par RH International communication, sous le patronage du ministère du Tourisme et de l’Artisanat, ce rendez-vous s’est penché essentiellement sur l’importance et l’impact de l’identité visuelle dans la promotion du tourisme, l’approche de la communication touristique. Intervenant à l’ouverture des travaux de ces journées, le directeur général de RH International communication, Rachid Hessas, a souligné l’importance de la maîtrise de développement dans le secteur à travers l’intégration de la promotion et du marketing touristique. Il s’agit, bien évidemment, d’un rôle qui relève des professionnels de la communication ; mais la question de la promotion et du déficit de l’image publicitaire en la matière s’avèrent plus complexes dans la mesure où l’image du tourisme est toujours en chantier. Dans son allocution, le secrétaire d’Etat auprès du ministre du Tourisme et de l’Artisanat, chargé du Tourisme, Mohamed-Amine Hadj Saïd, a invité les opérateurs et différents acteurs intervenant dans le secteur du tourisme à s’inscrire dans une dynamique de marketing touristique. Et d’affirmer que cette approche est «importante» dans la mesure où elle permet aux professionnels du secteur «d’apprendre à réaliser et à produire du tourisme tout en respectant la spécificité du secteur touristique». «Nous devons nous atteler à réaliser le produit qui se vend et non à vendre le produit que l’on réalise», a-t-il dit, faisant observer que toute entreprise activant dans ce créneau «doit s’adapter aux exigences du marché». En ce sens, M. Hadj Saïd a évoqué le «consommateur» qui participe à la fabrication du produit du fait de ses exigences et de ses attentes, affirmant à ce propos que la relance du tourisme en Algérie doit s’adapter à la modernisation et à ce qui se passe de par le monde. Le secrétaire d’Etat a également parler de «destinations» au pluriel, invitant les professionnels à ne plus utiliser ce terme au singulier, expliquant que le concept est en train de changer dans le monde. Il a ainsi cité les différentes destinations que recèle l’Algérie, comme la montagne, la mer, le Sahara et autres à caractère cultuel et culturel, insistant notamment sur «l’impact de l’identité visuelle» dans la promotion de chaque destination. M. Hadj Saïd a en outre estimé qu’il était «nécessaire» de s’inscrire dans une «dynamique du tourisme durable», soulignant que la ressource touristique est «rare et non renouvelable». Il a ainsi exhorté les opérateurs et professionnels à «copier» ce qui se fait ailleurs en la matière, tout en évitant de prendre les aspects négatifs de manière à écarter les erreurs d’autrui. Insistant sur la promotion du marketing touristique, il a regretté cependant que la destination Algérie continue encore de «pâtir» de la qualité des prestations de service et du «déficit» en matière de communication, soulignant à ce propos «l’importance» de la formation, du recyclage et de la mise à niveau des connaissances. Interrogé sur la question de savoir s’il n’est pas encore tôt d’aborder la notion de marketing en l’absence d’une base et une image de produit touristique, M. Hadj Saïd s’est montré confiant et a estimé que cette démarche elle-même – le marketing touristique – accuse un retard. «Mieux vaut tard que jamais», a-t-il répondu.
Source Le Jour d’Algérie Yasmine Ayadi
Le Pèlerin