Au-delà de la victoire des partis
Ould Kablia a eu le pronostic modeste. Il avait souhaité un taux de participation aux élections locales égal à celui des dernières législatives. Les électeurs ont été plus nombreux qu'en mai à se rendre aux urnes jeudi dernier. 44,26% des électeurs se sont déplacés pour élire leurs représentants locaux contre une participation de 43,14% pour les députés. En fait, c'est à peu près le même taux de participation pour les locales de 2007 qui était de 44,09%. Avec cependant plus de 3 millions d'électeurs de plus en 2012. Ce qui donne plus d'importance à la différence des pourcentages traduits en nombre de votants. Premier succès donc, l'acte de voter progresse. Les Algériens sont de plus en plus nombreux à vouloir dire leur mot dans la gestion du pays. L'expression citoyenne évolue dans notre pays à son propre rythme. Ceci d'une part, car il y a mieux. Tout le monde aura remarqué la disparition du vocabulaire électoral de cette tare qu'était la fraude. Il n'est question aujourd'hui que de dépassements. Belle avancée, non? Le président de la Cnsel, Slimane Boudi, a annoncé que sa commission avait reçu 218 saisines de dépassement dont 122 recevables (non affichages, manque de bulletins, etc.). 122 saisines recensées sur un total de 48.698 bureaux de vote, il faut avouer que ces dépassements ne sont pas dangereux. D'ailleurs, toutes les questions soulevées, hier après-midi lors de la conférence de presse du ministre de l'Intérieur autour de cette question, manquaient de consistance. Peu importe, dans ces conditions, le score des partis dans ces élections. Que le MPA de Benyounès fasse une percée ou que les islamistes confirment leur recul. La plus grande victoire est celle que vient de remporter la démocratie dans notre pays. Une avancée qui traduit, dans le même temps, le retour de la confiance. Celle des Algériens avec leurs institutions. Même s'il reste du chemin à parcourir, il est heureux de constater que nous sommes sur la bonne voie. Personne ne viendra nous chicaner cette victoire. Surtout en cette période où la fraude remonte à l'air libre dans des pays réputés les plus démocratiques au monde. Les imperfections qui pourraient subsister dorénavant dans nos élections ne seront que dans la nature des choses. Le risque zéro n'existant pas dans les consultations électorales quel que soit le pays où elles se déroulent. A ce rythme-là, nous en finirons bientôt avec l'humiliante «validation» de nos élections par les observateurs d'institutions internationales. Pour accélérer ce mouvement de progression confirmé par les élections locales, il faudra travailler à son accélération. Comment? La réponse se trouve dans les résultats finaux. C'est le travail de nos services en charge des statistiques. Ils devront disséquer ces résultats. Les confronter avec ceux des précédentes consultations. «Autopsier» les différences. Analyser les points en régression tout autant que ceux qui progressent. Il n'y a rien de fastidieux dans un tel travail. A l'ère du numérique, c'est même un jeu d'enfants. Pour «scanner» dans toutes ses facettes un résultat électoral, une panoplie de logiciels existe sur le marché. Avec une précision impressionnante. Un tel travail est indispensable pour la réussite des futurs rendez-vous électoraux en phase avec les réformes politiques. Même les partis pourront y puiser les moyens d'une stratégie qui leur permettra d'atteindre de meilleurs scores. Quoi qu'il en soit et malgré ce constat sans complaisance sur le déroulement tout à fait normal de ces élections locales, il serait surprenant que des voix ne se feront pas entendre dans les jours à venir pour dénigrer tout et n'importe quoi. Nos succès ne font pas forcément plaisir à tout le monde!
Source L’Expression
Le Pèlerin