Algérie - Djurdjura, Les Pyrénées d'Algérie à Boghni
Boghni Souvenirs
Dans le grand livre des souvenirs, la lecture de Boghni, petit village situé au cœur de la Kabylie entre Dra-el-Mizan et Mirabeau, y retourner c'est réaliser un merveilleux pèlerinage dans le passé.
Souvenez-vous de Boghni, "El-Borhni" comme on disait là-bas, était un charmant village où il faisait bon vivre.
La vie y était paisible faite de travail, de projets, d'échanges et de relations amicales et humaines, entre tous les habitants, avec les joies et les peines partagées, dans le respect de chacun.
Niché au pied du Djurdjura, montagne majestueuse, avec ses neiges éternelles d'où descendaient, en plein été, les vieux kabyles et leurs ânes chargés de neige qu'ils négociaient pour quelques sous... Cette eau claire et fraîche qui dévalait dans les rigoles, quand nous étions tous assis, alignés sur les trottoirs, pieds nus,... Mitiche... Belkacem... Aryki... François... Bélaïd...
La source à quelques encablures de l'oued, destination de la promenade rituelle du dimanche pour savourer les cerises déposées dans l'eau glacée.
Le petit train, dit de la "voie étroite" qui reliait Mirabeau à Boghni, via Maatkas, et que l'on prenait au vol à l'image des héros du Far West... véritables films "kabylisés" ! Le marché du dimanche avec ses étalages de bonbons torsadés de toutes les couleurs qui voisinaient avec les quartiers de viandes, cibles privilégiées des mouches tournoyantes et tenaces...
La ravissante église de Boghni, entourée de jardins et de superbes bassius, couverte d'un manteau de neige en hiver et dont le clocher était peuplé de gros nids de cigognes... dont les cliquètements résonnent encore à mes oreilles... Les Pères Blancs et leurs mulets, le Père Clan...
Le chemin de fer qui reliait Mirabeau à Boghni (le petit train de la voie étroite) et les routes pour l’alpinisme:
L'accès du Mont Djurdjura était singulièrement facilité par les nombreuses routes ou pistes qui ont été construites ou aménagées alors par les soins du Gouvernement général.
Ce massif était complètement entouré par des voies carrossables, permettant aux touristes d'arriver rapidement et facilement à pied d'œuvre, lorsqu'ils avaient l'intention de faire une ascension.
On peut choisir comme point de départ, sur le versant Nord, soit Tizi-Ouzou, soit Fort-National, soit Michelet, soit Dra-el-Mizan, soit Bordj-Boghni. Toutes ces localités étaient desservies par d'excellentes routes praticables aux automobiles. On pouvait même arriver en chemin de fer ou en tramway à Tizi-Ouzou, Dra-el-Mizan et Bordj-Boghni.
La vie à Boghni aujourd’hui
Aujourd’hui et depuis peu Boghni est l’objet d’enlèvements crapuleux qui inquiètent les populations locales, mais ce sont beaucoup plus l’insolence et la stupidité avec lesquelles le pouvoir tente de s’imposer et de rallier à ses thèses une région fondamentalement citoyenne et démocratique qui donnent froid dans le dos au Djurdjura. La réconciliation ne peut pas se construire avec l’intrigue et les complots ; la démocratie ne se résume pas à choisir entre l’ANP et les groupes islamiques de l’armée. C’est ainsi que la Kabylie a répondu hier au pouvoir lors de la grève entamée hier à Boghni pour dénoncer ce énième kidnapping.
Fort heureusement, sous la pression de la population, le dernier otage a été libéré
De temps en temps on abat des terroristes ….Où en est la sérénité d’alors.
Sources diverses Internet
Le Pèlerin
Geneviève HALET-SABATIER 28/04/2010 11:04
Le Pèlerin 28/04/2010 12:15