Algérie - 60 milliards de dinars de fraudes commerciales en 2009 : Les importateurs et les grossistes premiers incriminés
Avec 60 milliards DA, les fraudes dans les pratiques commerciales sont en tête des infractions enregistrées par la Direction générale du contrôle économique (DGCE) au cours de l’année écoulée ; elles ont augmenté de 58 % par rapport à l’année 2008.
Ces infractions rendues publiques, hier, lors d’une conférence de presse à Alger, sont essentiellement commises par les importateurs, les commerçants de gros et les producteurs. Les importateurs se taillent la part du lion. Et pour cause, leur contrôle s’avère difficile puisque 68 % des produits importés par l’Algérie passent par le port d’Alger qui enregistre un traitement de 250 à 300 dossiers par jour. Et chaque dossier peut comporter un à plusieurs containers.
Une tâche difficile, pour ne pas dire impossible pour les contrôleurs de la DGCE. N’empêche, les 4300 agents dont 2500 chargés du contrôle économique et de la répression des fraudes et 1800 versés dans le domaine de la concurrence et pratiques commerciales, sont intervenus 982 712 fois en 2009, soit une évolution de 9,5% comparativement à l’année 2008. Résultats : 185 266 infractions ont été constatées. Ceci a généré 10 157 fermetures administratives alors que des poursuites judiciaires sont enclenchées pour 165 283 dossiers.
Ces contrôles ont également permis de bloquer aux frontières plus de 70 000 tonnes de produits divers pour une valeur de 7 milliards DA et de saisir sur le marché des marchandises évaluées à 875 millions DA. «L’évolution de l’activité de contrôle est la conséquence de la mobilisation des agents renforcés par le recrutement de 1500 universitaires dans la filière de contrôle de la qualité de 2006 à 2008 », a expliqué le directeur général du contrôle économique, Abdelhamid Boukahmoun. Il a affirmé en outre l’embauche, au courant cette année, concernera 1000 universitaires déstinés aux neuf régions de contrôle. Ils seront chargés du contrôle de la concurrence et l’enquête économique.
LE SECTEUR AGRICOLE DANS LA LIGNE DE MIRE
Suite au non-respect de la qualité des produits agricoles locaux mis sur le marché et l’absence d’une traçabilité, la DGCE va désormais contrôler le secteur agricole laissé jusque-là loin de toute vérification.
Ceci lui permettra de veiller à l’affichage des prix, l’homologation des produits et surtout à la protection du consommateur contre des pratiques de fardage ou de non élagage des légumes à l’exemple des artichauts, de l’oignon vert, des cardes et ou des fenouils, souvent vendus avec leur feuillage. La DGCE compte aussi sur l’aménagement d’un réseau de marchés nationaux, régionaux et locaux, « qui régulera davantage la pratique commerciale », estime M. Boukahmoum.
Concernant l’implication de contrôleurs dans des affaires de corruption, ce dernier a confirmé l’existence de dossiers de contrôleurs indélicats au niveau de la justice tout en affirmant qu’ils ne constituent qu’une infime partie de ce corps auxiliaire de justice.
Source Horizons Souhila Habib
Le Pèlerin