Le changement commence demain!
Demain, les Algériens choisiront les élus de leurs APC et APW. Des élections pas comme les autres dans la mesure où la personnalité des candidats est plus déterminante que le parti qu'ils représentent. On l'a vu tout au long de la campagne électorale. Un citoyen a résumé en une phrase cette particularité. C'était à la télé. «On a l'impression d'avoir un seul parti composé de plusieurs sections», s'est-il désolé. En effet, les discours de campagne, à de très rares exceptions, se suivaient et se ressemblaient. Tant par leurs platitudes que par leurs promesses fantaisistes. D'ailleurs, beaucoup de citoyens n'ont pas manqué de critiquer les élus locaux qui «ne sont visibles que lors de la campagne». Le maire reçoit rarement et le conseil municipal délibère sans la présence des administrés. En théorie pourtant, des journées de réception sont prévues et même affichées tandis que les délibérations sont censées être publiques. A la décharge des élus, on peut admettre leurs difficultés à discipliner le public et garantir la sécurité des lieux. Mais il faut admettre aussi que ce sont là «les risques du métier». Quand on dépose sa candidature en toute connaissance de cause, il n'y a pas lieu de s'en plaindre par la suite. D'autant plus que ce sont les élus qui, par leur travail, sont responsables du climat qui règne dans la commune et sa région. Ceci nous amène à dire, sans risque d'erreur, que les capacités des élus dans les APC et APW ne se limitent pas aux seuls diplômes qui sont exagérément mis en avant. On peut avoir décroché un titre universitaire sans avoir forcément de notion sur la gestion. Car administrer une commune ou siéger dans une APW, n'est que pure gestion. Comme dans une entreprise. Savoir gérer les moyens et les hommes. Du management. Pour chercher les moyens d'augmenter les recettes municipales. Pour anticiper sur les besoins de la population. Pour tenter de faire d'une commune ou d'une région jusque-là déshéritée, la plus prospère possible. En passant en revue ses potentialités. Peut-être en faire une destination touristique? Peut-être faudra-t-il convaincre un ou des industriels à ouvrir un site productif en lui «vendant» les atouts de la commune et de la région? Peut-être faudra-t-il des contrôles inopinés dans les différentes structures municipales pour maintenir le sérieux et l'effort à la tâche? Dans le même temps, développer une proximité avec les travailleurs municipaux en se souciant de leurs joies, mais aussi de leurs peines? Enfin, tout ce que fait un bon manager pour développer son entreprise. Certains vont certainement se demander pourquoi, dès lors, les candidats sont proposés par les partis politiques. Il y a certes une partie des activités qui est politique. Celui qui réussira à se faire aimer par la population sera utile à son parti. Par sa capacité à mobiliser ses électeurs pour les autres consultations nationales. Celui qui s'évertuera à paupériser sa commune en invoquant le sort, le climat ou même le diable, fait lui aussi, de la politique. Le mécontentement est une arme politique que certains partis recherchent. Quoi qu'il en soit, dans un mandat d'élu local, il y a autant de gestion et de politique que dans une entreprise. Le grand problème c'est lorsqu'il n'y a ni l'une ni l'autre, mais seulement l'intérêt personnel de l'élu. Les racines du changement tant revendiqué par tous se trouvent dans les élections locales. Ce sera l'occasion pour les électeurs algériens d'en décider demain!
Source L’Expression
Le Pèlerin