Son poids menace la stabilité de l’économie nationale
La cote d’alerte
Il est indéniable que le traitement par les pouvoirs publics de la question de l’informel est à la source des émeutes du 5 janvier. Les grossistes, pour la plupart exerçant dans le commerce sans factures, ont provoqué la flambée des prix de l’huile et du sucre. La goutte qui a fait déborder le vase. Faut-il, après ces évènements tragiques, tolérer le marché parallèle au nom de la paix sociale et proclamer la faiblesse de l’État face aux barons du marché noir ?
Sur ce point, plusieurs sources indiquent que l’informel a atteint en Algérie la cote d’alerte. Et que si on n’y prend pas garde, ce secteur risque de prononcer le basculement de l’économie nationale vers l’informel. À ce stade de son évolution, il faut dire adieu à l’économie productive, garante du développement durable du pays.
Pis encore, en générant la criminalité économique, il constitue une véritable menace pour la stabilité du pays. Contrefaçon, évasion fiscale, contrebande, trafic en tous genres, fuite de capitaux, blanchiment d’argent, tels sont les maux que véhicule le phénomène.
Mais de là à proscrire l’activité de milliers et de milliers de jeunes sans réunir les conditions de leur insertion dans les espaces formels, c’est aller vite en besogne. Cela peut s’appeler de la provocation. Ce n’est pas la faute de ces jeunes vendeurs – qui pour beaucoup assurent le seul revenu familial – Si l’État met énormément de temps à créer de nouvelles enceintes pour ces commerçants. Combien de communes en Algérie disposent-elles d’ailleurs de marchés pour intégrer une telle population ? La défaillance de nombreuses communes en matière de prise en charge de leurs missions, notamment en ce qui concerne l’emploi est à l’origine du malaise d’une bonne partie de la population. L’Algérie a besoin aujourd’hui d’une réforme des collectivités locales, d’une gestion moderne des mairies et de maires compétents et intègres préoccupés par les difficultés de leurs électeurs. Encore faut-il qu’ils soient élus démocratiquement et non à coups “de sacs noirs”. Il est patent que lorsque la cellule de base fonctionnera selon les normes d’efficacité, l’Algérie ira loin dans la satisfaction des besoins de sa population.
De façon globale, l’Algérie ne dispose pas encore d’une démarche cohérente, multisectorielle de maîtrise du marché. Un manque évident de volonté politique, à cerner au regard de discours redondants de renforcement des services du commerce, des impôts et des douanes prononcées depuis la fin des années 1990. Des programmes aujourd’hui à mille lieues de leur concrétisation. Au final, les émeutes du 5 janvier ne font que traduire les errements de cette politique de quasi-absence sur le terrain.
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Source Liberté Khalled R.
Le Pèlerin