Un 1er Mai sur fond de revendications
La célébration de la Fête internationale des Travailleurs sera marquée cette année en Algérie par, outre une forte agitation syndicale, deux faits importants: la poursuite de la campagne électorale des législatives 2012, et les préparatifs du cinquantenaire de l'indépendance nationale.
La célébration du 1er Mai 2012 intervient également dans une conjoncture internationale particulière celle de la crise économique mondiale. Une crise qui continue de secouer même les pays les plus industrialisés, et ne cesse d'élargir le bataillon des chômeurs dans le monde. Les chiffres qu'a avancés l'Organisation internationale de l'emploi (0IT) sont cruels, 202 millions de personnes seront au chômage cette année. Cette situation fait que la célébration de la Fête internationale des Travailleurs, soit singulière cette année.
Cette date-symbole, constitue ainsi une occasion pour dresser le bilan des nombreux acquis obtenus par les travailleurs algériens au cours de cette année, notamment en matière de revalorisation des salaires, autant pour le secteur public que privé. En sus de l'augmentation du montant du SNMG, passant de 15 000 à 18 000DA, à compter du 1er janvier 2012, le Conseil des ministres réuni le 18 décembre 2011, a décidé, au titre de la solidarité nationale, de revaloriser les pensions de retraite des salariés et des non salariés à 15 000DA de toutes les pensions et allocations de retraites inférieures à ce montant. Il se trouve néanmoins que l'évaluation n'est pas totalement positive. Beaucoup de travailleurs, tous secteurs confondus, s'estiment lésés dans leurs droits. Un débrayage en appelle un autre : le front social s'est particulièrement embrasé ces derniers mois, affectant la majorité des secteurs d'activité. Parmi les cas les plus illustratifs, les mobilisations de la communauté éducative, la santé, mais aussi le secteur de la justice.
Les travailleurs de l'Education, les médecins spécialistes, les agents des APC, les travailleurs de Sonatrach, ceux de la zone industrielle de Rouiba et bien d'autres catégories professionnelles ont déclenché une série de mouvements de protestation au début de cette année 2012, attestant le qualificatif de "pays syndical" attribué par des organisations internationales à l'Algérie. Sachant que notre pays compte plusieurs associations de défense des intérêts socioprofessionnels des salariés. Dans le secteur de l'Education, la lutte syndicale est portée par plus de 15 associations défendant toutes les catégories (Unpef, Fnte, Cnapest, Snapest, Cla…). La même chose pour le secteur de la santé et l'enseignement supérieur.
Les actions syndicales sont quasi-quotidiennes, les travailleurs n'hésitent pas à organiser des sit-in et des rassemblements parfois aux portes des hautes institutions de l'Etat tel les que la présidence de la République et du palais du Gouvernement, pour faire valoir leurs droits socioprofessionnels. Les travailleurs algériens ont montré leur esprit de combativité, de solidarité et d'endurance inégalée, ce qui a permis d'arracher leurs droits. On citera à titre d'exemple la mobilisation qu'observent en ce moment les travailleurs de l'Education contre la nouvelle mouture de leur statut particulier. L'Union nationale des professionnels de l'Education et de la formation (UNPEF), initiatrice de la grève a organisée lundi 30 avril des rassemblements à travers le pays devant les Directions de l'Education nationale. L'Union se vante d'avoir mobilisé les travailleurs de l'Education "en masse dans plusieurs wilayas" à propos de la journée du 30 avril. Tout en maintenant son appel à la grève d'une semaine renouvelable, l'UNPEF endosse le pourrissement de la situation à la tutelle pour n'avoir pas apporté de réponses à leurs revendications.
Source Les Débats Rebiha Akriche
Le Pèlerin