Algérie…… Et rebelote !
Comme prévu, les quelques orages de vendredi matin ont provoqué des dégâts matériels et ont fait des victimes. Les rues des villes touchées par ces pluies étaient inondées et le comble, c’est l’inondation du tunnel du métro d’Alger. Ce joyau urbain n’a pas échappé à la médiocrité des responsables en charge de cette infrastructure. Chaque année, ce scénario se répète à la faveur de l’incompétence, de l’irresponsabilité et du manque flagrant de l’initiative, de la prévoyance. Est-il normal que le tunnel du métro soit inondé ? Est-il normal qu’une trémie à Béjaïa se transforme en piscine ? Est-il normal que les rues soient impraticables la veille de la rentrée sociale, des retours de vacances ? Manifestement, ce sont ceux qui se posent ces questions basiques qui ne sont pas normaux, puisque la norme en Algérie c’est le laxisme, le laisser-aller, et le je-m’en-foutisme. La norme, c’est les longues files dans les bureaux de poste, dans les administrations, dans les hôpitaux. La norme c’est la bureaucratie, la corruption, le népotisme et la médiocrité au centre de l’indécision. Les Algériens ont vécu un été chaud sans électricité, sans eau, à la merci des spéculateurs et escrocs. Ils risquent probablement de vivre un hiver plus rigoureux que celui de 2011, avec un manque de gaz butane, avec des coupures d’électricité et de routes, des ruptures de stock des aliments de base. Sans chauffage dans les écoles. Ce scénario pessimiste est d’autant plus envisageable qu’aucun responsable ne fait son travail avec conscience et qu’aucun plan Orsec ne prend en compte les aléas climatiques changeants. Pourtant, ces aléas n’ont rien à voir avec les ouragans et les cyclones qui touchent d’autres pays. Il s’agit tout simplement de pluies que les paysans attendent avec joie, de neiges bénéfiques pour l’agriculture, les nappes et la santé des humains et des animaux. Pourquoi les responsables des différents secteurs ne prévoient pas ces situations et s’y préparent assez tôt pour en éviter les conséquences dramatiques ? Pourquoi les concepteurs des trémies et des passages souterrains ne prévoient-ils pas le système d’évacuation adéquat ? Si ces questions sont posées aujourd’hui, c’est en raison de la médiocrité régnante. La responsabilité n’est pas une sinécure. Elle suppose un minimum de compétence et d’engagement. Un problème sérieux de culture de gestion des collectivités locales se pose avec acuité et depuis longtemps. À chaque catastrophe naturelle, les responsables sont mis à nu, mais rien n’est fait pour changer les choses, pour améliorer les choses, pour éviter les catastrophes. Mais quand l’incompétence devient une valeur, on ne peut rien faire.
Source La Tribune Abdelkrim Ghezali
Le Pèlerin