Partout l’insalubrité
Les visiteurs et les habitants des quartiers d’Alger auront certainement remarqué l’insalubrité à chaque coin de rue. L’hygiène publique est une menace écologique et sur la qualité de la vie qui a pris des proportions alarmantes ces dernières années. Partout, on peut constater ces dépotoirs nauséabonds et anarchiques qui indisposent riverains et passagers. Pourtant, les pouvoirs publics disent avoir mis en place les moyens nécessaires pour y remédier. Ces efforts se traduisent par les moyens matériels et humains mobilisés à faire de la capitale une ville propre, à savoir l’entreprise publique Netcom. Cependant, ce que l’on constate de visu laisse comprendre qu’il n’y pas de nettoyage, encore moins de ramassage quotidien des ordures ménagères. Pour en savoir plus sur ce problème, nous avons fait notre constat sur le terrain. A la place des Martyrs, des bouteilles en plastique jonchent les trottoirs, des mégots, des papiers, des sachets, des gobelets jetés pêle-mêle. D’où proviennent les odeurs nauséabondes qui indisposent les passagers et automobilistes. Dans d’autres localités, des poussières causées par des travaux inachevés et soulevées par le vent font le décor d’Alger la blanche. Approché, un citoyen témoigne que «les services de la voirie, chargés de l’hygiène, sont toujours présents sur le terrain, ils nettoient les lieux matin et soir, mais malheureusement il y a des gens qui n’accordent aucune importance à l’hygiène. Certains mangent et jettent les déchets par terre alors que les poubelles sont disponibles tous les 10 mètres. C’est le cas à Bab-El-Oued où les commerçants jettent les emballages à même le sol. Les fast-foods jettent aussi leurs déchets sur les paliers des immeubles et beaucoup de locataires souffrent de ces odeurs insupportables. Même constat à l’entrée des immeubles de la place des Martyrs, où les escaliers menant à la Pêcherie sont dans un état d’insalubrité avancé. Les usagers se plaignent des odeurs nauséabondes. Autre endroit, la station de métro Hai El Badr à Kouba où nous avons constaté l’insalubrité des lieux. Les usagers du métro, une fois descendus, jettent leurs tickets par terre malgré l’existence de poubelles mises en place spécialement. Selon un usager, la saleté est due à la négligence des citoyens, au manque de civisme et à la négligence des autorités locales. «À mon avis, des campagnes de sensibilisation pourront contribuer à réduire le problème de l’insalubrité dans les endroits publics qui sont devenus des dépotoirs à ciel ouvert», a-t-il enchaîné. Et ce n’est pas tout. «Les rues sont dans un mauvais état. La plupart sont crevassées et les eaux pluviales y stagnent bien qu’elles sont revêtues à chaque fois par les services concernés, mais le problème persiste toujours…», a ajouté notre interlocuteur. Il faut signaler, par ailleurs, que selon une étude menée en 2008 par le groupe britannique Urban Clean Environnement, l’Algérie était classée 3e «ville la plus salle au monde», derrière la Gambie et le Rwanda avec un résultat de 3,75%. Selon le même rapport, cette situation est due au manque de civisme des Algérois.
Source Le Jour d’Algérie Karima Kartobi
Le Pèlerin