La diplomatie algérienne à l’heure de l’offensive économique
La diplomatie algérienne doit s’intégrer à ses espaces régionaux africain, arabe et méditerranéen, par le biais de l’économie. C’est là un enjeu de taille auquel est confrontée l’Algérie dans un contexte marqué par des vulnérabilités économiques.
Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a plaidé jeudi, lors d’une conférence sur la diplomatie et la diversification économique, pour «mettre à profit le plan quinquennal 2010-2014 pour trouver des opportunités d’investissements et de production», en exploitant le cadre des zones de libre-échange avec les pays arabes, africains et de l’espace méditerranéen.
Il s’agit, selon le ministre, d’une vision diplomatique qui tiendra compte des atouts économiques de l’Algérie en dehors du traditionnel marché des hydrocarbures. Une réflexion doublée d’un plan d’action sont les maîtres mots du ministre qui appelle à une «offensive diplomatique» sur le front économique plutôt que d’attendre les étrangers venir investir en Algérie. A cet effet, il faut dire qu’une prise de conscience sérieuse des enjeux régionaux, surtout ceux qui concernent la région africaine, est plus que nécessaire.
Au regard de la panne de l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne et de la frilosité des grandes puissances qui ne convoitent que les hydrocarbures, l’Algérie cherche à travers sa diplomatie une voie médiane qui lui «permettra de faire entendre ses intérêts dans le cadre d’un partenariat équitable» avec des pays qui partagent «la même vision et qui ont une approche politique commune sur les dossiers internationaux». Les spécialistes s’accordent à dire que l’Algérie a un rôle moteur à jouer en Afrique, particulièrement lorsque l’on sait que c’est le pays qui a initié et piloté le NEPAD. Sur ce plan, l’Algérie mise sur une stratégie énergétique de premier plan du fait de l’important gazoduc entre Alger et Abudja. Il faut également rappeler la mise en place d’un plan d’action propre à l’Afrique de l’Ouest avec l’émergence de son cartel, la CEDEAO. Un accord-cadre a été d’ailleurs signé dernièrement pour booster les produits algériens dans cette région. A citer, en outre, la relance de l’UMA, que l’Algérie tente de sortir de l’étau, pour plus d’échanges économiques, et le souhait d’aller vers une réelle osmose sur le plan investissement. L’autre atout, et non des moindres, est celui de la stratégie du Sahel dans lequel l’Algérie entend faire valoir «sa stratégie de pacification et un plan de développement régional» en barrant la route à toute ingérence étrangère.
Des pays comme le Mali, le Niger, le Tchad sont en attente des entreprises algériennes pour s’implanter durablement chez eux.
Source Le Jeune Indépendant Fayçal Abdelghani
Le Pèlerin