La dissolution de cette coalition de partis islamistes se précise
L’Alliance de l'Algérie Verte est menacée d'éclatement. La dissolution de cette coalition de partis islamistes se précise, malgré les déclarations de certains dirigeants qui tentent de dissimuler le doute. En fait, au Mouvement de la société pour la paix (MSP), principale locomotive de l'Alliance, l'on ne cesse de faire feu de tout bois, pour influer les destinées de cette formation. A la base et au niveau du Medjlis Choura l'on n'arrive plus à s'entendre sur le maintien ou le départ définitif du gouvernement. Une dissension qui met le HMS dans le désarroi, envers notamment ses deux alliés d'El Islah et Ennahda. Des sources informées indiquent que des militants influents du parti de feu Mahfoud Nahnah, défendent bec et ongles, l'option de rester au gouvernement. Les adeptes de cette option sont des personnalités connues, qui ne veulent pas rater l'occasion de rester au gouvernement et éviter au parti de verser dans l'opposition. Un choix qui risque d'être fatal à cette formation laminée lors des dernières législatives et dont le poids reste marginal, devant le Front de libération national (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND), ayant raflé ma majorité des sièges. D'autres militants, n'arrivant plus à digérer la débâcle d'une alliance, qui, il y a quelques jours ne jurait que par la victoire, et veulent, contre vent et marée, quitter le gouvernement et opter pour l'opposition à la prochaine assemblée. Les deux courants restent toujours au stade de la confrontation, en attendant de trancher la question à la prochaine réunion du Conseil consultatif (Medjlis Choura) du parti ou plutôt patienter jusqu'au prochain congrès pour décider. Toutefois, le MSP est pressé par le temps et devrait se positionner dans les prochains jours. Et pour cause, le parti de Boudjerra Soltani devrait donner son accord quant au retrait définitif, la proposition de nouveaux noms ou la reconduite de ses actuels ministres ; comme il est appelé à trouver un consensus avec ses deux alliés. Tout compte fait, seul le retrait du MSP du gouvernement pourrait préserver l'Alliance de l'Algérie Verte. En fait, le président du Mouvement Ennahda, Fatah Rabiai a déclaré à la presse qu'il n'acceptera pas de " figurer sur une vitrine artificielle ". Une manière à lui de dénoncer le résultat des élections. L'orateur s'est dit pour le maintien de l'Alliance Verte. De son côté Hamlaoui Akkouchi, président du Mouvement Islah, s'est ouvertement " opposé à toute alliance avec le pouvoir ". En cas d' accord entre le FLN et le MSP, ces deux formations devraient se retirer de l'Alliance islamiste, les trois formations, n'étant plus sur la même longueur d'onde. En attendant les prochains jours, des développements sont à prévoir qui risquent de s'avérer défavorables notamment au MSP et à son président Boudjerra Soltani. Ce dernier reste partagé entre l'opposition et le gouvernement. Faut-il d'ailleurs rappeler que son parti était membre de l'Alliance présidentielle et n'a décidé de s' en retirer que tardivement. Une décision par laquelle, Soltani voulait gagner de la crédibilité auprès des électeurs islamistes, en tentant, par la suite, de surfer sur la vague des révolutions arabes. Le MSP auquel nombre d'observateurs ont reproché la défaillance de sa stratégie, risque à nouveau, de s'embrouiller dans ses faux calculs.
Source Les Débats Aomar Fekrache
Le Pèlerin