Le brasier de la contestation se rallume
C'était hier
Le brasier de la contestation s’est rallumé ces derniers jours dans plusieurs régions du pays, après une certaine accalmie constatée avant le scrutin législatif. Il ne se passe pas un jour sans que l’on entende ou lise sur un quotidien une émeute quelque part, blocage de routes ou sit-in des travailleurs. En effet, on assiste depuis quelques jours à une succession de manifestations dans différentes régions où le logement ou relogement ainsi que l’amélioration de conditions de vie sont souvent des slogans brandis par les manifestants. De Jijel, en passant par Béjaïa, jusqu’à Alger et Tipasa, l’agitation est présente. Ainsi, le vent de la contestation n’épargne aucun secteur. Outre ceux de l’Education et de la Santé, constamment secoués par les grèves, la vague de colère s’est élargie pour atteindre d’autres catégories, à l’image des retraités. Ces derniers, ayant épuisé leur carrière dans le nettoyage, ont exprimé, avant-hier à Oran, leur colère et exigent le versement des augmentations de leurs pensions. A Alger, ce sont les greffiers, démis de leurs fonctions, qui ont tenu avant-hier devant le tribunal de Sidi M’hamed un sit-in pour réclamer leur réintégration. Les contestataires qui observent une grève de la faim depuis un mois, comptent durcir le ton en mettant la pression sur la tutelle pour les réintégrer dans leurs postes. De leur côté, les hospitalo-universitaires, reviennent à la charge aujourd’hui. Le Syndicat national des hospitalo-universitaires a décidé de manifester sa colère dans les établissements hospitaliers à travers le pays. A Jijel également, la situation a dégénéré suite à la mort par électrocution, avant-hier soir, d’un quinquagénaire. Suite à quoi, des émeutes ont éclaté à la cité Ayouf sur les hauteurs de la ville, suivies de destructions de plusieurs édifices publics. Les émeutiers, qui ont investi la principale artère de la ville, ont fermé la route à la circulation en utilisant des pneus, des pierres et des objets hétéroclites. A Tizi Ouzou, précisément à Draâ El Mizan, une trentaine d’agents de sécurité des stations de pompage d’eau potable ont organisé, avant-hier, un sit-in devant le siège de la wilaya. A Béjaïa, des étudiants de l’université Abderrahmane- Mira ont tenu la semaine passée un rassemblement devant le siège de la wilaya pour exiger la satisfaction de leur revendication. Toujours dans la même wilaya, des échauffourées ont éclaté lundi entre des d’étudiants, à la cité universitaire 1000 lits. Par ailleurs, les émeutes de logements, d’eau potable, revêtement de routes ou celles liées aux coupures d’électricité enflamment ces derniers jours plusieurs wilayas. Les citoyens en manque de commodités et parfois des conditions de vie «décente» ont recours à la contestation de rue pour faire valoir leurs doléances, ne serait-ce que pour se faire entendre auprès des autorités publiques.
Source Le Jour d’Algérie Yazid Madi
Le Pèlerin
Education, Santé, Justice…plusieurs secteurs sont ébranlés par la contestation qui reprend de plus belle à travers plusieurs régions du pays, et ce, après une accalmie constatée avant le scrutin législatif du 10 mai.